BURUNDI : A QUOI A SERVI L’AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT ?Andre Nikwigize

1. En 19 ans (2005-2024), le pouvoir du CNDD-FDD a reçu plus de 10 milliards de Dollars US, au titre de l’aide publique au développement, soit le double de l’aide reçue par les régimes qui l’ont précédé, durant 28 ans (1976-2004), qui n’ont reçu que 4,7 milliards de Dollars US.

2. En 11 ans seulement (1976-1987), le Président Jean-Baptiste BAGAZA, avec 1,4 milliard de Dollars US d’aide étrangère, a réalisé de nombreux projets de développement : il a mis en place une dizaine de sociétés régionales de développement agricole, il a construit des routes à travers tout le pays, des barrages hydroélectriques, il a créé une centaine d’entreprises publiques, construit des écoles, des hôpitaux et centres de santé. Il y avait un contrôle strict de l’utilisation de l’aide au développement.
3. Mais qu’a réalisé le pouvoir du CNDD-FDD depuis 2005, avec plus de 10 milliards de Dollars US ? Des routes ? Des barrages ? Des écoles ? Des hôpitaux ?

4. Depuis quelques années, l’aide publique au développement accordée au #Burundi, est devenue un business pour quelques fonctionnaires internationaux et nationaux, des entreprises étrangères, mais aussi une myriade de consultants, qui ont, tous, un objectif en commun : ne pas scier la branche sur laquelle ils sont assis et sur laquelle ils vivent grassement.

5. L’argent de l’aide publique au développement a généré de l’irresponsabilité, aussi bien de la part des responsables gouvernementaux, à tous les niveaux, que des partenaires de développement qui fournissent cette aide.

6. Les populations bénéficiaires de cette aide, elles, ne reçoivent qu’une petite portion de l’argent. L’agriculture vivrière est délaissée, les productions d’exportation ont considérablement baissé, tandis que les infrastructures routières, énergétiques et sociales se sont délabrées, sans qu’elles soient renouvelées ou réhabilitées.

7. Le Gouvernement ne rend aucun compte de la gestion de ces ressources, destinées à la lutte contre la pauvreté et la faim, et au développement national. Pour les fonctionnaires de l’Etat, ce qui les intéresse, c’est le montant des commissions qui sera encaissé. L’aide étrangère, c’est l’argent de personne. Ces fonctionnaires se comportent comme si c’était de l’argent créé ex nihilo.

8. LE PEUPLE A LE DEVOIR DE DEMANDER DES COMPTES SUR LA GESTION DE SES RESSOURCES.