Depuis les années 2010, il s’observe dans l’enseignement burundais un phénomène nouveau. La tricherie dans les écoles atteint son point le plus culminent. Les autorités éducatives, les enseignants et les parents d’élèves deviennent actuellement des acteurs dans la tricherie. Le cas le plus récent est celui de l’Ecole Fondamentale de Kinama 4 au nord de la capitale économique du Burundi. Plusieurs élèves ont avancé de classe sans le mériter. Des témoignages recueillis auprès des enseignants et des élèves révèlent la réalité.

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L’Ecole Fondamentale de Kinama 4 est l’une des écoles de la mairie de Bujumbura minées par la falsification des bulletins. En début de la semaine du 13 au 19 mai 2024, les autorités éducatives de cette mairie ont confirmé les faits. Elles ont constaté que 13 élèves dans la commune Ntahangwa ont avancé de classe sans le mériter. « Nous avons constaté qu’il y a des élèves qui avancent de classe sans le mériter. Le constat a été fait chez les élèves de 9ème, qui se préparent pour le test national qui leur donne accès au deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Nous avons remarqué que 13 enfants du même établissement dans la commune Ntahangwa ont avancé de classe sur présentation de faux bulletins » a indiqué avec regret Freddy Nibigira, Directeur Provincial de l’Enseignement en mairie de Bujumbura.

Les témoignages sur des cas de tricherie sont aussi du côté des élèves. A l’Ecole Fondamentale de Kinama 4 affirme avoir avancé alors qu’il avait échoué la classe de 8ème. L’arrangement a été facilité par son parent et un professeur de cet établissement. « A vrai dire, j’avais échoué. Ma mère m’a dit qu’elle arrangé l’affaire avec un professeur de cet établissement » a-t-il témoigné.

Un problème qui date des années

Le phénomène de fraude de bulletins ou d’autres tricheries pour faire avancer les élèves sans le mériter datent des années. Un enseignant dans l’une des provinces du Nord du Burundi indique qu’il a commencé à remarquer que même les autorités éducatives s’impliquent dans la facilitation de tricherie en 2013. « Lors d’un Examen d’Etat qui donne accès à l’enseignement supérieur, ceux qui assuraient la surveillance de l’examen ont aidé les élèves à échanger des brouillons. J’ai connu la vérité de la part de mon ancien élève que je taquinais lors de notre rencontre en vacances pour avoir eu peu de points alors qu’il était brillant. Il m’a affirmé que les surveillants exigeaient aux plus intelligents de travailler d’abord pour les plus faibles. Et comme conséquences, il n’a pas pu terminer son examen » déplore l’enseignant