Burundi : Du rififi à Ku Mugumya

Le torchon brûle au sein du parti Uprona pro pouvoir, locataire de la permanence dit "Kumugumya", le siège emblématique de ce parti.
Deux camps se regardent en chien de faïence au sein du parti dirigé par Abel Gashatsi deuxième vice président de l’Assemblée nationale.

L’origine du conflit est le congrès du parti qui se prépare en catimini pour élire de nouveaux organes dirigeants du parti.

D’une part le clan Gashatsi comprenant son secrétaire général, Olivier Nkurunziza, le vice président de la République du Burundi, Prosper Bazombanza, un certain Arnaud Irakoze cadre à la deuxième vice présidence et agent du renseignement qui veulent à tout prix se maintenir à la tête du parti, malgré l’expiration du mandat des organes dirigeants depuis le 14 août 2019.

L’autre camp est formé par les vieux loups du parti dont Concilie Nibigira, ancienne présidente de ce parti, Anicet Niyongabo, ancien deuxième vice président du Sénat, Roger Gateretse, un homme d’affaires originaire de Mwaro, d’autres cadres tous membres du comité exécutif du parti de Rwagasore. Ce groupe de "frondeurs", demande que des élections soient ténues au sein de ce parti.

Ces deux camps ont même failli en venir aux mains dans une réunion du comité exécutif tenue le lundi de cette semaine et leurs partisans se sont déjà affrontés dans les permanences de Mwaro, Mugamba et Rutana

L’actuel président, Abel Gashatsi fort de son soutien au sein du parti Cndd-fdd et sa stature au sein de l’Assemblée nationale, veut étouffer toute tentative de revendication et certains ont déjà payés un lourd tribu pour avoir participé à ce courant qui réclame des élections. C’est notamment Roger Gateretse qui vient de passer une semaine écroué dans le cachot du Service nationale des renseignements. Sous l’instigation d’Abel Gashatsi deux autres membres de ce courant Anicet Niyongabo et Concilie Nibigira ont été exclu du comité d’orientation du parti, organe suprême de ce dernier.

Les dirigeants du parti Uprona via le porte-parole du parti Olivier Nkurunziza en même temps, secrétaire général qualifie de "brebis égarées" ceux qui réclament le congrès.

"La pression ne résout rien au sein de l’Uprona, la télécommande appartient aux dirigeants actuels", indique t-il.

Du côté des frondeurs, ils jurent haut et fort, qu’Abel Gashatsi doit quitter le navire.
"L’Uprona n’est pas une propriété privée, deux ans sans organe c’est inacceptable", font-ils savoir.

Vous saurez que l’Uprona, l’ancien parti unique a réalisé le plus mauvais score depuis sa création en 1959 en obtenant moins de 2,5 % dans les élections de 2020. Des analystes justifient cette chute libre de part les conflits interminables liés au leadership dans ce parti.