Burundi-insécurité : Le mois de juin n’a pas été des moins sanglants

Plus de 40 personnes ont été tuées un peu partout dans le pays. Certains sont retrouvés cadavres, d’autre tuées dans des conflits divers, d’autres encore assassinées par des groupes armés non identifiés. Le peuple désespère.

45 personnes ont été tuées pendant le seul mois de juin 2021. Que ce soit au Nord, au Sud, au Centre, à l’Est et à l’Ouest du pays, des gens ne cessent d’être tués. Pendant la semaine du 1 au 7, 12 personnes ont été tuées dans sept provinces du pays. 3 à Cibitoke, 2 à Kayanza, 2 à Cankuzo, 2 à Bujumbura, 1 à Rumonge, 1 à Karusi, 1 autre à Rumonge.

Les deux semaines qui ont suivi, c’est-à-dire celle du 7 au 13 et celle du 14 au 20, 7 personnes tuées ont été enregistrées. La deuxième semaine, la province Bujumbura a connu deux cas. La troisième semaine, des cas de tueries ont été signalés dans quatre provinces. Karusi a perdu deux personnes, Rumonge une, Cibitoke une, et Kayanza une.

La quatrième semaine, celle du 21 au 27 a été la plus dure. 25 personnes ont été tuées. L’embuscade tendue sur la route Bugarama-Gitega en commune Rutegama de la province Muramvya a été plus meurtrière. Elle a emporté 18 personnes 16 d’entre elles incendiées dans des véhicules. Au cours de la même semaine, 7 autres personnes ont été assassinées dans trois provinces. Il s’agit de 3 en province Bubanza, 3 à Rumonge, et une femme dans la commune Karusi.

Les derniers jours dudit mois n’ont pas été non plus agréables. En date du 29, deux personnes ont été tuées à Nyarusange dans la province de Mwaro. Il s’agit d’un chauffeur tué par un des passagers, et le même bourreau abattu par après par la police. Le même jour, cette fois-ci à Kanyosha dans la province de Bujumbura, un policier a tué une femme, et des conflits fonciers seraient à l’origine.

Une répression qui laisse perplexe

Ceux qui perdent les leurs sont très souvent dans une situation d’embarras total. Ils se posent des questions sur le fait que ce sont les membres des familles directes des victimes, qui sont en premier lieu visés par les enquêtes. « Les enquêtes en soi, ne sont pas mauvaises. Mais ce qui me rend mal et qui m’énerve, c’est que même quand il n’est pas nécessaire, ce sont les membres de la famille directe de la victime qui sont arrêtés. Ce sont soient les conjoints, les enfants, les cousins directs etc. qu’on arrête en premier lieu » regrette un homme contacté.

Ils n’hésitent pas à accuser le pouvoir « d’orchestrer des assassinats et d’autres bavures afin d’avoir un motif pour arrêter et emprisonner les innocents opposés au pouvoir cndd-fdd. » indique un autre. Ils disent ne pas comprendre comment des malfaiteurs peuvent se cacher parmi la population au moment où des jeunes Imbonerakure du parti au pouvoir font des rondes nocturnes. « Nous accusons plutôt ces jeunes Imbonerakure car c’est eux qui détiennent les armes à feu que le pouvoir cndd-fdd leur a distribuées » conclut la source.