BUBANZA : La vente des champs de cultures et de certains produits agricoles est interdite

Les autorités provinciales de Bubanza ont interdit depuis ce vendredi 7 janvier 2022, toute vente des produits agricoles. La décision est conséquente à un phénomène qui s’observe dans ces jours au sein de la population, où certains vendent leurs champs de cultures, ce qui peut causer de la famine dans les ménages.

Le communiqué est sorti ce vendredi 07 janvier de l’année en cours, signé par Cléophace Nizigiyimana, gouverneur de la province Bubanza (ouest du pays). Cette autorité a interdit la commercialisation des champs de cultures pour protéger les récoltes. Selon le gouverneur, « il s’avère indispensable de protéger les récoltes car certains citoyens vendent leurs champs de cultures, ce qui peut exposer les ménages à une famine, si on ne tire pas attention »

Dans le même ordre d’idées, le gouverneur a interdit la vente du maïs, parce que les champs de maïs sont les plus vendus. Le commerce du maïs grillé se généralise. Il est vendu le long des routes où des gens s’installent sur la croisée des routes, en attendant que des passagers, clients potentiels achètent le maïs grillé. Il est également vendu à côté des bistrots.

Des cas de vol dans les champs est également l’un des motifs qui ont poussé le gouverneur à prendre la décision d’interdire la vente de certains cultures. La mesure concerne aussi les feuilles de manioc communément appelés « isombe ». Pour que ce produit soit vendu, « il faut avoir la permission du chef de colline, qui confirme que ces feuilles sont récoltées de la propriété de celui qui les vend, car on a remarqué qu’il y a vol dans les champs » indique le gouverneur.

Une mesure vue d’un mauvais œil

Les familles démunies n’ont pas bien accueilli la mesure. Tel est le cas d’une femme vendeuse de maïs grillé, qui affirme qu’elle parvenait à faire vivre ses enfants grâce à ce commerce. « C’est un malheur qui s’abat sur moi et sur mes enfants. Je pouvais gagner facilement 5000 francs burundais par jour, ce qui me permettait de nourrir mes enfants qui sont au nombre de trois » se lamente cette veuve, qui s’était installée à côté du marché central de Bubanza.

Certains autres vendeurs contactés, trouvent plutôt que la mesure risque de multiplier des cas de vol dans les champs, contre toute attente du gouverneur de Bubanza. Un chef collinaire sous couvert d’anonymat, indique que « la mesure a été prise à la hâte, parce que ceux qui exerçaient ce commerce risquent de s’adonner au vol dans les champs, faute de manque d’autres activités génératrices de revenues »