RUMONGE : Des fruiticulteurs en colère

Les agriculteurs qui cultivent les fruits dans la province de Rumonge se lamentent à cause du manque de marchés d’écoulement de leurs produits. Cela fait une année que ces agriculteurs n’ont pas l’autorisation de vendre les fruits aux pays limitrophes comme le Rwanda, la République Démocratique du Congo et la Tanzanie. Même pour les vendre à Bujumbura, ils doivent avoir l’autorisation de l’autorité provinciale. Ils les vendent à moins cher et très souvent ils pourrissent dans les stocks.

« Il nous est interdit de vendre nos produits agricoles aux pays étrangers. Nous enregistrons chaque fois des pertes dues au pourrissement car nous n’avons pas de marchés d’écoulement » se lamente un agriculteur sous couvert d’anonymat. Ce qui les rend encore plus furieux, c’est que pour vendre leurs produits à Bujumbura ils doivent demander une autorisation. « Même pour les vendre à Bujumbura nous devons avoir une autorisation du gouverneur » ajoute-t-il indigné.

Le gouverneur de la province Rumonge n’a pas tenu à sa promesse, quand en 2020, il avait annoncé à la population de Rumonge qu’une usine de transformation des mangues allait être installée dans cette province. Malheureusement les fruiticulteurs ont attendu mais en vain. L’usine aurait aidé ces agriculteurs à apporter une solution au problème causé par la mesure des autorités empêchant toute vente de fruits aux pays limitrophes.

A titre d’exemple, il est interdit, depuis 2015, de vendre les produits agricoles au Rwanda à cause de la crise politique que connaît le Burundi, une crise conséquente au troisième mandat de feu Pierre Nkurunziza. Depuis lors, Les relations diplomatiques entre les deux pays se sont détériorées, ce qui a fait que les agriculteurs de fruits ont perdu un des marchés les plus importants de fruits, car beaucoup de commerçants rwandais s’approvisionnaient à Rumonge.

En plus, la pandémie du covid 19 est venue empirer la situation. La circulation des personnes et des biens a été sabotée depuis mi 2020, quand le Burundi a finalement accepté l’existence du coronavirus sur son sol, ce que le gouvernement de feu Pierre Nkurunziza avait catégoriquement nié. Les conséquences dues à cette pandémie n’ont pas épargné la vente des fruits aux commerçants congolais.

Ces agriculteurs demandent aux autorités de lever la mesure qui interdit la vente des fruits aux pays limitrophes. A défaut de la lever , « qu’on construise des usines de transformation des fruits ou alors qu’on nous enseigne comment les conserver car les fruits non-vendus pourrissent dans les stocks » se lamente un agriculteur.