Le 08 mars : « les droits des femmes doivent s’arracher »

Les femmes burundaises réfugiées à Kigali ont aussi célébré, la journée internationale des droits de la femme dite aussi, journée internationale de la femme.

Sur l’invitation du Mouvement des Femmes et des Filles pour la Paix et la Sécurité, MFFPS en sigle, les burundais réfugiés au Rwanda se sont retrouvés à Kigali pour célébrer la journée internationale des droits des femmes ce 08 mars 2020. Femmes, hommes et enfants ont répondu à cette invitation pour plaider pour l’égalité des droits des femmes.

Les cérémonies ont été ouvertes par un panel d’échange sur «  les droits de la femme et de la jeune fille dans la société burundaise : Evolution, opportunités et défis »
Ce panel a été une opportunité de passer en revue la situation actuelle des droits de la femme et de la jeune fille au Burundi, de rappeler que les femmes, même en exil, peuvent contribuer à la paix, et au développement en commençant par s’auto-développer.

La présidente du MFFPS, Madame Marie Louise Baricako, a invité chacun à « s’attaquer aux obstacles persistants à l’égalité entre hommes et femmes  » et a encouragé les femmes en exil à «  ne pas lâcher, ne pas sombrer dans le désespoir mais à rester debout dans la lutte pour leurs droits ». Et d’ajouter : « Plaidez pour la paix partout où vous êtes et œuvrez pour la paix dans toutes vos actions ».
Madame Baricako a aussi appelé les femmes à «  rester fortes en travaillant pour leur résilience afin que le jour où elles regagneront leur pays d’origine, elles soient toujours à mesure de s’auto- développer et de contribuer au développement de leur pays  ».

Les participants ont déploré que cette journée arrive au moment où plusieurs femmes burundaises n’ont pas encore compris leur place dans la société et qu’en plus des discriminations sociales qu’elles subissent, elles s’excluent elles-mêmes et ne se valorisent pas.

La femme réfugiée doit «  continuer d’assurer son rôle de pilier de la famille et de la société par le biais l’éducation des enfants, de travailler pour l’autonomie financière, puisque qui dit droits de la femme dit également droits économiques  », estime une participante. Elle déplore en outre « que cette journée arrive au moment où plusieurs burundaises mènent une vie difficile en exil suite à la crise qui s’est déclenchée depuis avril 2015 au Burundi  ».

Selon Honorable Emmanuel Nkengurutse qui était aussi présent, cette journée « est une occasion de faire un bilan sur la situation des femmes dans notre société et de revendiquer plus d’égalité en droits ». Selon lui, «  la femme joue un rôle primordial dans la société, mais malheureusement, elle est moins impliquée dans le développement de la nation, et dans la recherche de la paix ».
Et de lancer : « les droits de la femme ne seront pas offerts sur un plateau mais doivent s’arracher par la lutte et cela exige un changement de mentalité ».

La journée internationale des droits des femmes a été officialisée par les Nations unies en 1977 faisant ainsi partie des 87 journées internationales reconnues ou introduites par l’ONU.
Cette année, cette journée a été célébrée sous le thème « Je suis de la Génération Egalité : Levez-vous pour les droits des femmes », thème qui coïncide avec la nouvelle campagne pluri générationnelle d’ONU Femmes, Génération Égalité, qui marque le 25e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing.

Reportage avec Nadege Munyaneza
Le reportage en Kirundi avec une duree de 6 min
Reportage