Kirundo - Imbonerakure. "En marge des encadrements paramilitaires, les jeunes imbonerakure s’entrainent à propager la haine contre les opposants.

L’encadrement paramilitaires que reçoivent les imbonerakure, jeunes affiliés au parti CNDD-FDD depuis 2010 est passé au stade d’enseignements à la haine contre les opposants.

Certaines séances sont mêmes exclusivement réservées aux miliciens de l’ethnie hutue, comme c’est le cas à Kirundo où depuis le jeudi 05 mars 2020, une soixantaine de jeunes imbonerakure venus de toutes les communes de la province kirundo ont été rassemblés pour des exercices paramilitaires en chassant une dizaine d’entre eux parce qu’ils sont des tutsis. (voir notre article Burundi_Kirundo:Entrainements param.... Cette situation qui inquiète d’avantages des activistes burundais.

« Le fait d’exclure les tutsi dans de telles activités déjà inquiétantes traine en elles un regard extrêmement opaque sur un nouvel agenda de ces entraînements qui propagent la haine contre les opposants", s’alarme un activiste contacté.

La crainte du pire

Les encadrements paramilitaires des jeunes imbonerakure qui ont débuté en 2010 combinés à ces enseignements et discours de haine peuvent conduire à des massacres généralisées pendant les élections de mai prochain si rien n’est fait dans l’immédiat.
Ce défenseur des droits humains n’hésite pas à faire du parallélisme entre la situation actuelle au Burundi avec celle qui prévalait au Rwanda voisin en 1994, ayant été à l’origine du Génocide contre les tutsi.

Faisant allusion à ce qu’il a qualifié « d’exécutions sommaires » en date du 23/02/2020 à Nyabiraba, « la commune de l’oppression la plus abjecte » dont l’administrateur Ferdinand Simbananiye a juré "d’efface toute opposition dans sa commune », les activistes des droits humans craignent le pire pendant cette période cruciale des élections générales.

Menant des actions de polices en dehors du cadre légal, des campagnes de recrutements forcés ou encore des collectes forcées aux élections de 2020, les Imbonerakure quadrillent le pays, opèrent une chasse aux opposants réels ou supposés dans chaque localité et sur chaque colline, harcèlent, contrôlent et intimident la population.

Ces jeunes affiliés au parti au pouvoir ont été qualifiés de milice par l’ONU et soupçonnés d’avoir commis, aux côtés de la police, des services secrets et de l’armée, des violations graves des droits humains depuis le début fin avril 2015.