Cibitoke : Plus de 200 maisons incendiées par l’administration, les propriétaires s’indignent.

L’administrateur de la commune Mabayi en province Cibitoki, a décidé, le 6 mai de l’année en cours, d’incendier toutes les maisons construites sur la sous- colline Nyarure, colline Buhoro. Le prétexte, elles sont construites anarchiquement et dans la propriété de l’Etat. Démunis et sans abri, les propriétaires ne savent pas à quel Saint se vouer.

« En date du 6 avril 2021, très tôt le matin, un groupe de jeunes Imbonerakure, conduits par notre administrateur nous ont assiégés ici à Nyarure. Il leur a intimé l’ordre de brûler nos maisons appartenant à plus de 200 familles. Nous sommes démunis, sans abris et affamés. Nous n’avons sauvé aucun objet » se lamente un habitant.

Les propriétaires des maisons, victimes aussi de la démolition, disent ne pas comprendre pourquoi ils n’ont pas été indemnisés et qu’aucune autorité ne se soucie de leur problème. « Personne ne veut nous écouter. Ce qui est grave et que nous déplorons, c’est le fait que si quelqu’un ose soulever la question, il est sérieusement battu » indique un autre propriétaire.

Un exemple parmi tant d’autres, c’est une femme enceinte qui a osé se lamenter. Elle a encaissé un coup de pied sur le ventre, ce qui a provoqué l’avortement. « En date du 8 mai, une femme connue sous le nom de Uwizeye est sortie de l’hôpital dans lequel elle était, après son avortement causé par un coup de pied lui infligé par un Imbonerakure » poursuit la même source.

Ces habitants regrettent la situation qu’ils vivent, et la comparent à celle des années passées, quand le Burundi était encore en pleine guerre. « Nous avions favorablement voté pour le pouvoir en place. Nous pensions que la situation allait s’améliorer. Comment peut-on brûler des maisons quand il y a la paix ? Nommes retournés aux années 90, quand la guerre faisait rage » regrette une autre victime.

La question qu’ils se posent, est celle de savoir s’il n’y avait pas un autre moyen de les exproprier sans brûler leurs maisons et leurs biens. Les champs de cultures ont été eux aussi détruits par ces jeunes Imbonerakure selon toujours ces habitants. Ils demandent aux plus hautes autorités de s’enquérir de la situation et punir ceux qui s’arrogent le droit de nuire à la population.

Par : AN