Depuis la nuit de ce jeudi, le camp des réfugiés de Nyarugusu en Tanzanie est sous les feux de la police tanzanienne. La manifestation contre une élection à la représentation du camp est à l’origine. Les dégâts sont énormes car jusque dans l’après-midi de ce vendredi la situation était encore tendue.

« Des gens ont été sérieusement tabassés y compris une femme enceinte. Elle et d’autres ont été conduits à l’hôpital. Il y en a d’autres qui ont été portés disparus. Celui qui avait remporté l’ élection est pour le moment introuvable. Beaucoup d’objets ont été volés. Des maisons ont été détruites. Plusieurs personnes ont fui le camp vers ses environs » informe un réfugié.

Selon les mêmes sources, aucune activité n’a été faite au camp. Les travaux culinaires n’ont pas été réalisés et certains craignent que des personnes vulnérables dont les enfants soient les plus touchés.

« Il est 14 heures 30 ici à Nyarugusu. Je porte deux enfants dont je ne connais pas les parents. Je n’ai rien à leur donner comme nourriture. Nous n’avons rien préparé car depuis la nuit nous sommes en fuite de peur d’être tués. On tire des balles réelles et le camp est encerclé par la police tanzanienne » indique une femme ne sachant pas à quel saint se vouer.

L’origine du problème est une élection contestée d’un représentant du camp. « Les autorités du camp n’ont pas accepté les résultants des élections. Elles ont voulu nous imposer quelqu’un de leur choix. Nous avons refusé ce qui est à l’origine du conflit. On dirait que c’était un coup préparé à voir comment on a vite mobilisé les policiers » disent les réfugiés.

La situation était encore tendue jusqu’à 14 heures 30, heure tanzanienne. Vers 15 heures quand nous sont parvenues les dernières informations les coups de feu ont cessé et les policiers sont retournés à Makere. Malheureusement selon toujours les réfugiés, aucune autorité ne s’était encore présentée sur les lieux pour calmer la situation.

Le camp de Nyarugusu abritait en février 2021, plus de 50.000 burundais et à peu près 60.000 congolais. Selon les rapports des défenseurs des droits de l’homme, les réfugiés burundais qui sont en Tanzanie n’ont cessé de subir des violations. On comptait ces dernières années entre 170 et 200 réfugiés burundais portés disparus depuis 2015.