Burundi-justice : Sept ans après l’assassinat de trois sœurs italiennes, la justice traîne les pieds

Les trois sœurs italiennes ont été assassinées le 8 septembre 2014. Jusqu’à ce jour, la justice burundaise n’a pas encore établi la responsabilité. Les défenseurs des droits humains déplorent la situation, du moment que les assassins sont connus. Le Président de l’association « Tournons la page » accuse les services de l’Etat.

Me janvier Bigirimana Président de l’association « Tournons la page » trouve que les trois sœurs ont été assassinées par les services de l’Etat « L’assassinat de trois sœurs italiennes incombe à l’Etat et c’est honteux. L’assassinat a dévoilé la vraie image du parti cndd-fdd qui est au pouvoir. C’est de l’animosité s’il faut considérer la façon dont elles ont été tuées. Décapitées, elles étaient vieilles de plus de 75 ans, ce qui montre le degré d’animosité du parti cndd-fdd ».

Cet activiste de la société civile déplore le fait que jusqu’actuellement, la justice burundaise est restée dans un silence absolu. « La justice n’a rien fait sur le dossier comme elle a toujours traîné les pieds sur d’autres dossiers sensibles dont les autres assassinats où sont impliqués les services de l’Etat »

Le Président de cette association évoque des cas d’assassinat sous la responsabilité de l’Etat. C’est notamment le cas des membres du parti FNL jetés dans la rivière Ruvubu en 2007, les anciens dignitaires dont Alphonse Marie Kadege et l’ancien Président de la République Domicien Ndayizeye qui ont été tabassés en 2006, l’assassinat d’Ernest Manirumva par les services du pouvoir du défunt Pierre Nkurunziza etc.

« Tout cela a été fait en présence d’une justice qui n’a jamais montré sa volonté de traduire les coupables » selon toujours Janvier Bigirimana. Il ajoute que sur le dossier des trois sœurs italiennes, ce qui a surpris les gens, c’est que la police s’est précipitée à arrêter les détraqués mentaux comme Christian Butoyi. « Tout cela pour désorienter les enquêtes et par conséquent protéger les assassins » indique Me Janvier Bigirimana.

Les Sœurs assassinées sont Lucia Pulici, 75 ans, Olga Rascheti, 83 ans, ainsi que Bernadette qui était âgée de 79 ans.