Les attentats à la vie des personnes par effet d’empoisonnement se multiplient dans ces jours sur tout le territoire du Burundi. Le phénomène qui semblait être isolé, se généralise actuellement. Dans des fêtes familiales, dans les écoles, dans les bistrots les malfaiteurs se cachent derrière la vente de produits consommables pour faire du mal aux gens. Tout le monde se mobilise pour arrêter le phénomène et ses conséquences.

Les cas d’empoisonnements se sont généralisés à partir de 2011, quelques mois après les élections de 2010. La plupart de sources contactées affirment que des gens ont été systématiquement éliminés. Il y en a même qui pensent aux éliminations politiques même s’ils n’ont pas de preuves tangibles. « Même s’il est difficile d’avoir les preuves, je suis sûre que mon mari a été empoisonné par ses compagnons de lutte politique » raconte une veuve précisant que son mari mort en 2013 lui avait dit qu’il était recherché.

Un autre homme affirme avoir entendu en 2011, qu’un poison très fort circulait dans le pays. « On devait l’utiliser pour éliminer les opposants au pouvoir ». Selon toujours cette source, beaucoup de gens sont morts empoisonnés, même si elle se refuse de donner le nombre exact de personnes mortes dans ces conditions, là où il habite. « Ils évoquaient des souffrances aux intestins » a-t-il justifié.

Un phénomène aux allures inquiétantes

Actuellement, le phénomène est tout autre. « Des personnes sans scrupules et sans honte n’ont pas peur d’empoisonner les gens en masse. Tel est le cas dans les écoles, dans les fêtes familiales etc. » indique un habitant de la province Kirundo au nord du pays. Selon lui, le phénomène d’empoisonnement n’est pas récent. Des gens se sont toujours entretués par jalousie ou par matérialisme, mais très rares étaient des cas d’empoisonnement de masse.

Le problème ne laisse pas indifférent les gens qui sont en contact permanant avec la population. C’est notamment les Eglises, les administratifs et les agents de l’ordre qui ne cessent de sensibiliser au respect de la vie d’autrui.