C’était ce jeudi 27 janvier 2022, dans une séance de prières organisées par le parti cndd-fdd. Evariste Ndayishimiye Président de la République du Burundi, a mis en garde les enseignants qui observeront une grève de contestation de la mesure envisagée par le gouvernement de tester si les enseignants ont du bagage suffisant pour exercer leur métier. Il appelle la population à punir elle-même tout enseignant qui suivra les mouvements de grève. Des enseignants taxent de ridicules et dangereux les propos du Président. Ils disent qu’il s’agite dans ses discours, parce qu’il n’a pas de solutions aux problèmes qui hante la société.

« Y aurait-il quelqu’un qui ne sait pas qu’il y a préavis de grève des enseignants de l’ECOFO ? Nous avons quel conflit ?... Je sais que parmi vous il y en aura qui grèveront. Je vous dis une chose. Si vous voulez, allez en grève. Enseignera qui voudra. On n’enseigne pas par force. Si tu veux, arrête même maintenant » s’exprime le Président de la République. Selon lui, qui pense aller en grève ne sait pas encore ce que c’est le pays et s’expose à un danger.

« Avant vous ne saviez pas ce que c’est un pays. Je ne cesse de vous dire que le peuple est estimé à 12 millions. Toi tu es le serviteur du peuple. Et tu demanderas quelque chose alors que tu as refusé d’enseigner les enfants du pays. Tu seras giflé je te jure. Tu penses que tu partiras la tête haute alors que tu as refusé d’enseigner mon enfant. On va te refuser le salaire et tu vas prendre les armes. Tu ne ferras rien contre tout un peuple » Met en garde le Président contre les prétendants grévistes.

Les enseignants trouvent les propos ridicules et dangereux

Sous couvert d’anonymat, des enseignants réagissent au discours du chef de l’Etat. Propos ridicules par ce qu’il sait que tout travailleur a le droit à la grève. Dangereux par ce qu’ils dressent la population contre toute personne qui dénonce ce qui ne marche pas dans le pays. D’autres encore pensent les menaces du Président traduisent son incapacité à résoudre les problèmes qui hantent la société.

« Moi je trouve ridicule un tel langage. Il sait bien que tout travailleur a droit à la grève. Cela montre que nous sommes dans un pays où l’appareil judiciaire n’a pas de mot à dire. Le pays est devenu une jungle où le fort écrase le faible et c’est malheureusement dommage ! » S’indigne un enseignant.

Un autre enseignant qualifie les propos d’Evariste Ndayishimiye de très dangereux car ils créent la méfiance entre la population et ceux qui ont le courage de dénoncer ce qui ne marche pas dans le pays. « Les propos d’Evariste Ndayishimiye sont très dangereux car ils dressent la population contre toute personne qui osera dénoncer ce qui ne marche dans le pays » indique-t-il. Selon lui, l’agitation du Président de la République traduit son manque de solutions aux problèmes qui hantent la société.