RDC- Camps de Lusenda et Mulongwe : L’ Ethnisme grandissant, les Réfugiés s’alarment

Les réfugiés burundais du camp de Lusenda en République Démocratique du Congo sont inquiets de la situation qui tend à marginaliser les réfugiés de l’ethnie…quand ils vont aux champs, au dispensaire ou au marché on leur demande leur appartenance ethnique. Les tutsis se voient refuser l’entrée. Ceux qui le font, ce sont les Congolais de l’ethnie Babembe et les Bakongo. Les réfugiés burundais de l’ethnie… s’inquiètent de leur sécurité qu’ils jugent non garantie.

La situation n’est pas si simple. Les Babembe et les Bakongo refusent l’accès des réfugiés burundais de l’ethnie tutsi aux lieux publics. « Les réfugiés burundais de l’ethnie tutsi ont beaucoup de difficultés ici au camp. Des gens qui se rendent dans les champs de cultures, on leur demande d’abord leur appartenance ethnique. C’est la même chose quand ils vont se faire soigner. Au marché, personne n’ose y aller. C’est vraiment honteux » fait savoir un réfugié sous couvert d’anonymat. Selon lui, aucun tutsi n’est autorisé d’aller au marché et dans les ménages, ils sont menacés.

« Nous avons un réel problème. On nous menace dans les ménages nous disant qu’ils vont nous couper les têtes. Il y en a qui sont malmenés. On va jusqu’à tirer leurs nez. Nous constatons que le problème est sérieux. Nous n’allons plus à l’hôpital, nous n’allons plus au marché, nos enfants n’étudient plus. Nous ne bougeons plu, nous restons terrés à l’intérieur du camp de peur qu’on ne nous fasse du mal » continue le réfugié.

Qui sont accusés ?

Les réfugiés pointent du doigt les Congolais de l’ethnie Babembe et les Bafurero. Ils leur disent qu’ils ne veulent pas des gens de l’ethnie tutsi sur leur territoire. Ce qui étonne ces burundais, c’est que quand ils sont arrivés en RDC, on leur a demandé de préciser leurs ethnies lors des inscriptions. Mais personne n’a été refoulé parce qu’il tutsi. Ils disent ne pas comprendre pourquoi le problème surgit dans ces jours. « Il fallait nous dire avant pour que nous cherchions un autre pays qui pouvait nous accepter » précise un autre réfugié.

Ces réfugiés demandent au HCR et au gouvernement congolais d’assurer leur sécurité ou alors leur chercher un autre pays qui puisse les accueillir. Nous n’avons pas pu joindre le représentant du HCR au camp de Lusenda pour qu’il nous dise ce qu’il pense de ce climat qui règne au camp de Lusenda, mais sans succès. Il en est été de même à celui qui représente le camp de Mulongwe.