En début de cette semaine plus de 200 réfugiés burundais du camp de Mulongwe en République Démocratique du Congo ont décidé de regagner leur patrie après avoir constaté que leurs droits sont bafoués quotidiennement. Ils n’avaient plus le droit de récolter leurs champs de cultures sur des terrains qu’ils avaient loués. La joie était grande chez ces réfugiés qui vont être accueillis à Gihanga dans la province de Cibitoki avant d’être conduits dans leurs localités d’origine. Mais parmi eux, il y en a qui ont perdu leurs propriétés.

Ils sont au nombre de 273 répartis en 70 familles. Ces réfugiés burundais étaient dans le camp de réfugiés de Mulongwe en RDC depuis 2015 pour la plupart. Ils ont été embarqués ce mardi 10 septembre 2024 en direction de la commune Gihanga de la province Cibitoke, où ils seront rassemblés pour être enfin transportés vers leurs différents domiciles.

S’exprimant sur leur prise de décision, ils avouent que les conditions dans lesquelles ils vivaient étaient intenables. La goutte qui a fait déborder le vase, c’est le fait qu’ils ont été privés le droit d’aller récolter dans des champs qu’ils avaient cultivés après avoir loué les terrains. « A côté de l’insécurité morale que j’avais suite au contexte de guerre qu’il y a à l’Est de la RDC où nous étions, je ne pouvais pas résister à cet abus de nous priver le droit d’aller récolter » s’indigne un réfugié.

Mais même s’ils ont pris la décision de rentrer, certains d’entre eux n’auront pas où aller car n’ayant pas de propriétés. Tel est le cas d’une femme ressortissant de la province Muramvya, qui affirme que sa propriété a été expropriée. Ils demandent au gouvernement burundais de créer de bonnes conditions d’accueil chez la population environnante. Ils lui demandent aussi de donner des propriétés à ceux qui n’en ont pas. Pour rappel, le site de Mulongwe héberge actuellement 11 000 réfugiés burundais.