Burundi:La crise du carburant et du transport à Bujumbura s’intensifie

Des files d’attente sont imposantes. La capitale burundaise vit des journées particulièrement difficiles en raison d’une pénurie de carburant qui touche de plein fouet la population.

Les parking de bus au centre de la ville de Bujumbura sont devenus le théâtre de longues files d’attente, qu’il pleuve ou qu’il fasse beau, du matin jusqu’au soir. La situation semble s’aggraver chaque jour, rendant la mobilité de plus en plus compliquée pour les habitants.

Ces scènes, auparavant réservées à l’heure de pointe de midi ou de 17h00 sont désormais présentes tout au long de la journée. "Les gens se battent pour trouver un bus qui les emmène à Kamenge, Kinama, Ngagara ou ailleurs. Et lorsqu’un véhicule arrive, c’est la ruée", rapporte un habitant, visiblement fatigué de ces interminables attentes.

Des pots-de-vins sur les files d’attente

La situation est d’autant plus critique que certains usagers évoquent des pratiques de corruption où, contre une somme comprise entre 500 et 1 000 BIF, certains conducteurs acceptent de faire entrer des passagers avant ceux qui attendent normalement leur tour.

Cette crise trouve son origine dans une pénurie de carburant, plus précisément d’essence, qui sévit particulièrement dans l’ensemble de la capitale depuis le 6 janvier 2025, date où la dernière livraison du carburant a eu à Bujumbura sur quelques stations services.

"Avant, la situation était déjà difficile, mais maintenant cela empire de jour en jour", se plaint un autre habitant, déplorant les hausses continues des prix. Les tarifs des taxis en commun ont explosé, atteignant désormais entre 5 000 et 6 000 BIF pour des trajets qui coûtaient auparavant à peine 2 500 BIF.

S’exprimant sur un média local, la Société pétrolière du Burundi affirme être à l’œuvre pour apporter une solution.

Le gouvernement burundais a par contre mis en place des mesures interdisant l’approvisionnement en carburant, notamment en décourageant les stations-service proches des frontières à fournir du carburant aux Burundais.