Tanzanie : Intimidations et exactions commises sur les réfugiés burundais à Nduta

La nuit du 12 janvier 2021 a été très terrifiante pour les réfugiés burundais qui vivent dans le camp de Nduta en Tanzanie. En effet, vers 01 :00, les habitants de ce camp ont entendu trois coups de feu tirés dans la zone 7 du village 11 situé dans ce camp.

Ces coups de feu ont emporté la vie d’un certain Issa, un jeune homme de 31 ans, qui laisse derrière lui deux orphelins et une veuve. Le défunt était un commerçant qui vendait des outils électroniques ainsi que des distributeurs de crédits d’appel pour les téléphones et de transfert d’argent via le système M-Pesa.

Les habitants du camp se posent beaucoup de questions. Entre autres, quels sont les motifs et les acteurs de cet assassinat ?

Les informations recueillies sur place montrent que cet assassinat aurait été commis par les éléments de la police tanzanienne. Car depuis le début de la soirée, un véhicule de la police est passé plusieurs fois dans le camp et faisait des va-et-vient dans les environs du ménage du défunt.

Au cours de cette nuit, la police était en train de mener une opération de traque de toute personne qui vit dans le camp sans statut de réfugiés. En effet, des réfugiés qui avaient été rapatriés puis étaient repartis en exil après avoir subi au Burundi des menaces de mort de la part des Imbonerakure, auraient été signalés dans la zone 8 du camp proche de la zone 7 où se trouvait le ménage du défunt.

Des observateurs suivent de près les cas de réfugiés burundais arrêtés. Car la façon dont ceux-ci sont arrêtés suscite beaucoup d’inquiétude. En effet, toute personne arrêtée porte une pièce d’étoffe qui lui couvre le visage.

Le motif de l’assassinat d’Issa évoqué plus haut pourrait constituer un moyen pour provoquer la panique chez les réfugiés burundais afin qu’ils se résignent à un rapatriement soi-disant volontaire avant la fin de l’année 2021. Ultimatum fixé par le gouvernement tanzanien.