Nakivale : La carte ethnique pour diviser les réfugiés

Depuis le début de l’année en cours, il s’observe au camp des réfugiés de Nakivale en Ouganda, des gens qui enseignent des divisions basées sur des ethnies. Dans ce camp des réfugiés multinationaux, les enseignements ciblent les Burundais, dans le but de convaincre les hutus de retourner dans leur pays pour aider « le pouvoir hutu ». Il en a qui résistent à cet appel, disant que le pouvoir de Gitega a toujours joué la carte ethnique pour créer une sympathie envers le hutus qu’il se dit protecteur.

Comme l’indiquent les réfugiés burundais du camp de Nakivale en Ouganda, ce n’est plus un secret, les enseignements à caractère ethnique se font au grand jour, et se sont accentués dès le début de cette année en cours. « C’est dans la logique de rapatrier le plus possible de réfugiés burundais que le pouvoir de Gitega envoie des émissaires qui pour y parvenir touchent la corde sensible des ethnies », indiquent certains réfugiés dudit camp.

Selon une autre source du camp, fait savoir qu’ils leur demandent d’aller soutenir les leurs. « Ils nous disent que le pouvoir tutsi est fini, qu’il faut par conséquent, de se défaire des tutsis car de par l’histoire, ils n’ont jamais accompagné les hutus dans leur exil et que personne ne pourra les poursuivre en justice et seront protégés par grâce présidentielle ».

Les défenseurs des droits de l’homme rejettent l’attitude

Les divisions quelles qu’elles soient n’ont jamais construit une nation. Les politiciens mal intentionnés ou peu visionnaires, s’adonnent à ce genre de pratique parce que n’ayant pas une orientation claire d’une politique rassembleuse. C’est l’avis de Léopold Sharangabo, le vice-Président de la Coalition Burundaise de Défense des droits Humains des personnes Vivant dans des Camps de Réfugiés CBDH-VICAR en sigle. « Le gouvernement burundais devrait tirer une leçon du fait que tous les camps de réfugiés burundais ont accueilli toutes les ethnies. Les hutus , les tutsis et les twas vivent en harmonie en exil. Ils s’y sont retrouvés au hasard en provenance de différentes régions » indique-t-il

« Les hutus comme les tutsis qui sont dans des camps de réfugiés ont vécu la même situation avant de fuir. Ils ont été menacés, ils ont perdu les leurs, ils ont subi tous les maux parce qu’ils ne sont pas membre du parti cndd-fdd, le parti au pouvoir depuis 2005. Il n’y a pas de raisons à les diviser outre mesure » a poursuivi Léopold Sharangabo.

Un responsable du camp, qui a requis l’anonymat, avoue l’existence des enseignements à caractère divisionniste. Selon lui, « le gouvernement burundais use de tous les moyens pour rapatrier le plus de réfugiés possibles ». Ce responsable avoue qu’il est difficile d’arrêter ces enseignements parce qu’il se font clandestinement et cela pendant la nuit.

AN