Des milliards engloutis, des bâtiments vides : le constat amer des ministres sur les projets agricoles

Plus de 100 milliards de francs burundais investis, mais des infrastructures laissées à l’abandon et des projets à l’arrêt : c’est le triste tableau dressé par le ministre des Finances, Nestor Ntahontuye, et son collègue de l’Agriculture et de l’Élevage, lors d’une visite de terrain sur plusieurs sites des projets PATAREB et PADCAE.
Ces deux grands programmes, financés par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD) et le Fonds international de développement agricole (FIDA),visaient à moderniser l’agriculture et l’élevage dans les provinces de Kirundo, Muyinga et Ngozi. À un an de leur clôture officielle, leur efficacité interroge.
À Gashikanwa, les bâtiments destinés à soutenir l’élevage des porcs et des chèvres sont aujourd’hui en ruines. À Kiremba, bien que des infrastructures similaires aient été achevées il y a deux ans, elles n’ont jamais été mises en service. À Gashoho, dans la province de Muyinga, les travaux de construction d’un hangar communautaire sont interrompus depuis des mois. Enfin, à Vumbi, des locaux prévus pour accueillir des animaux sont restés vides, et même les employés censés y travailler n’ont pas été rémunérés. Plus inquiétant encore, certaines ressources allouées auraient été détournées vers d’autres usages que ceux initialement prévus.
Un avertissement ferme du gouvernement
Le ministre des Finances, Nestor Ntahontuye, a lancé un avertissement clair aux gestionnaires des projets financés par la BAD, le FIDA et la Banque mondiale : « Le projet rencontre de nombreux problèmes. Il y a des infrastructures qui ne servent à rien alors que les fonds sont déjà consommés. Nous allons prendre des mesures, et toute personne n’ayant pas rempli ses obligations devra en répondre. »
Les deux projets, qui totalisaient respectivement 45 milliards pour PATAREB et 60 milliards pour PADCAE, avaient été planifiés sur une durée de huit ans et devraient s’achever en 2026. Cette visite ministérielle révèle cependant que les ambitions initiales risquent de ne pas être totalement atteintes.
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