Scandale à Rutana : Le CREDEJ tire la sonnette d’alarme sur la corruption dans l’éducation

L’organisation de la société civile CREDEJ ( Centre pour le Renforcement de l’Education et du Dévelopment de la Jeunesse) a récemment lancé une alerte alarmante concernant des cas flagrants de corruption et de mauvaise gestion dans le secteur de l’éducation au Burundi. Un exemple particulièrement choquant a été mis en lumière dans la province de Rutana, la région natale du ministre François Havyarimana.
Selon le CREDEJ, un seul individu a obtenu le marché pour la fabrication des bancs destinés à plusieurs communes de Rutana. Malgré la signature du contrat et l’allocation de fonds publics, ces bancs n’ont jamais été livrés. Le résultat de cette malversation est que des milliers d’élèves de ces communes ont été contraints de passer l’année scolaire assis à même le sol, dans des conditions d’apprentissage déplorables.
Cette situation scandaleuse n’est pas un cas isolé, selon le CREDEJ. L’organisation dénonce un système gangrené par les retours d’argent, les magouilles et les marchés publics ratés. Le ministre de l’Éducation lui-même a reconnu l’existence de ces problèmes lors d’une réunion à Gitega avec les directeurs communaux et provinciaux de l’éducation. Cependant, le CREDEJ déplore que cette reconnaissance ait été faite avec une légèreté déconcertante, comme s’il s’agissait d’un simple "petit défi".
Pour le CREDEJ, cette situation constitue une véritable honte nationale. "Comment peut-on laisser des enfants sans bancs alors que l’argent existe ?", s’indigne l’organisation dans son communiqué. Le CREDEJ pointe du doigt une gestion locale désastreuse et une administration centrale qu’elle qualifie de "presque complètement passive et complice".
Face à cette situation inacceptable, le CREDEJ réclame urgemment plus de transparence dans la gestion des fonds publics alloués à l’éducation.
L’organisation appelle également à un véritable contrôle citoyen pour s’assurer que les ressources sont utilisées de manière efficace et au profit des élèves. Enfin, le CREDEJ exige des sanctions fermes à l’encontre de tous ceux qui sont impliqués dans ces blocages honteux, qu’ils soient issus des communes ou du ministère de l’Éducation.
Le CREDEJ met en garde contre le risque que la campagne "zéro enfant mal assis", récemment annoncée par le ministre Havyarimana, ne reste qu’un vœu pieux si des mesures concrètes ne sont pas prises pour éradiquer la corruption et la mauvaise gestion qui minent le secteur de l’éducation au Burundi. L’organisation insiste sur la nécessité d’une action rapide et déterminée pour garantir à tous les enfants burundais un accès à une éducation de qualité dans des conditions d’apprentissage dignes.
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