Détournement de près d’un milliard de Fbu à l’ABP et les auteurs dont l’actuel Directeur général de cette agence de presse gouvernementale jouit de l’impunité totale

Ce qui se passe aujourd’hui comme hier à l’Agence Burundaise de Presse(ABP) mérite d’être dit et redit pour attirer l’attention des hautes autorités du pays. En effet, comme le souligne souvent son Excellence le Président de la République du Burundi qui est très engagé dans la lutte contre les détournements et les malversations financières, il y a des gens qui se croient intouchables.

Ces derniers sont nombreux et parmi eux, l’actuel directeur général de l’ABP, un organe de presse dépendant du ministère en charge de la communication et des médias. Une agence sans statuts, sans règlement d’ordre intérieur(ROI) et seuls les trois Directeurs ont un statut spécial taillé sur mesure. Du jamais vu dans l’administration burundaise, disent des sources concordantes.

Une agence de presse dont les responsables sont indexés par l’IGE d’avoir détourné 956 812 879 FBU .En guise de rappel des faits, une mission de l’inspection générale de l’Etat(IGE) a séjourné à l’ABP de juin 2020 à février 2021 pour mener des investigations sur la gestion financière et comptable à l’ABP et a sorti un rapport plus accablant que scandaleux. En effet, selon ledit rapport dont une copie est parvenue à notre rédaction, un montant de 956 812 879 FBU a été détourné de 2012 à 2019 par les responsables qui se sont succédé à la tête de cette agence durant cette période.

Le rapport dont une copie nous est parvenue indexe l’ancien directeur de l’ABP Pascaline Biduda et Liboire Samandari, ancien comptable pour avoir détourné solidairement de février 2012 à septembre 2013 un montant de 29 465 307Fbu. D’octobre 2013 à janvier 2017, l’ancien directeur Ciza Jean Paul et Liboire Samandari ont solidairement détourné un montant de 48 013 O75 Fbu . De Février 2017 à juin 2019, l’ancien directeur de l’ABP Telesphore Bigirimana et Mme Désirée Ntaconayigize ont détourné solidairement, selon le même rapport, un montant de 51 150 000 Fbu De juillet 2019 à Novembre 2019, l’actuel directeur général de l’ABP l’intouchable Nicolas Barajingwa et l’ancien directeur en charge des finances Madame Claudine Hakizimana(qui a fui le pays pour se réfugier au Canada dès l’arrivée de cette mission de l’IGE à l’ABP) et Samandari Liboire ont solidairement detourné 37 500 000 fbu . De décembre 2019 à septembre 2020 , le directeur général Barajingwa connu sous le sobriquet de « Giti Kiturirwa » et Liboire Samandari ont détourné un montant de 67 501 000 Fbu. Il sied de signaler que tous ces montants virés par la BRB au titre de « Remboursement de crédit »transitaient sur deux comptes ouverts à la CECM à cette fin. Le rapport de l’IGE indique également qu’au moment où son équipe d’inspecteurs séjournait à l’ABP pour ces investigations, Dame Ntaconayigize Desirée a retiré sur le même compte logé à la CECM un montant de 73 310000 Fbu dont une partie aurait servi comme corruption pendant l’interrogatoire à la cour anti-corruption.

Corruption aidant, ces voleurs n’ont jamais été punis. Pourtant, l’Inspection générale de l’Etat, dépendant de la présidence de la république avait demandé au procureur général de la république de prendre les mesures conservatoires afin de stopper l’hémorragie du trésor public et que les personnes indexées par son rapport remettent au trésor public les 956 812 879 Fbu détournés.

Détournements et malversations financières toujours signalés à l’ABP.

Depuis sa nomination en juillet 2019 comme directeur général de l’ABP, Monsieur Barajingwa piétine toujours les repères de la bonne gouvernance et baigne à longueur de journée dans l’affairisme et les détournements du trésor public et la manipulation des salaires du personnel de cette agence de presse abandonnée à elle-même Dès les premières de sa prise de fonction en effet, il a exigé au duo et véritables cerveaux de ces détournements à savoir Liboire Samandari et Désirée Ntaconayigize de lui rétrocéder les montants qu’ils devraient détourner à la fin des mois de juillet et Aout 2019(15millions de Fbu pour les deux voleurs ) comme le précise ledit rapport(page 23). Ses déplacements réguliers. Le personnel de cette agence se demande pourquoi le ministère des finances accorde chaque année un budget colossal de 888 128 843 Fbu dont 444 945 357 Fbu par an affecté à la rubrique salariale sachant que le budget de fonctionnement n’ a jamais dépassé depuis plusieurs années 20 millions de Fbu par an .

Des sources contactées à l’ABP et au ministère de tutelle indiquent que le directeur général Barajingwa use de la surfacturation pour détourner facilement le budget de fonctionnement de l’agence. C’est ainsi qu’une camionnette double cabine a été achetée en 2021 à 130 millions de Fbu( alors que le ministère des finances n’autorise qu’un montant de 90 millions de Fbu)et 18 motos pour les correspondants provinciaux achetées pour 85millions alors qu’il apparait sur les documents de la comptabilité 72 millions de Fbu. Chaque véhicule sur les trois que possède ladite agence consomme 40 litres par semaine soit 160 litres par mois et ces mêmes véhicules se relayent par trimestre dans un garage situé au quartier asiatique pour être réparés pour des montants surfacturés de 3 à 6 millions de Fbu par véhicule.

Il en est de même pour l’entretien et maintenance du groupe électrogène, la redynamisation du labo- couleur, l’entretien pour des bâtiments loués par l’ABP pour un montant surfacturé de plus de80 millions. Le même directeur organise souvent et depuis l’année dernière, selon les mêmes sources des ateliers budgétivores auxquels participent tous les trois directeurs qui s’octroient des frais de mission de loin supérieurs à ceux fixés par le gouvernement. Cette surfacturation qui fait froid au dos du personnel de l’ABP se fait sans doute avec la complicité du conseil d’administration dont la mission première est de contrôler l’exécution correcte du budget.

Le DG de l’ABP est le mieux payé du ministère en charge de la communication avec un salaire mensuel. 2 400 000 Fbu auxquels il faut ajouter 400 000 Fbu d’indemnité kilométrique mais paradoxalement c’est le grand voleur et grand corrupteur car il distribue de argent et carburant aux personnalités pouvant le protéger jouissant ainsi d’une impunité qui frise la honte dans le monde journalistique dit-on a l’ABP. Les documents de référence dans la gestion quotidienne de l’ABP à savoir les statuts, le règlement d’ordre intérieur(ROI) ont été cachés et seuls Barajingwa Nicolas et Onésime Ndayiziga(spécialiste des Commérages) savent où sont cachés ces documents sans oublier le rapport de l’IGE sur les détournements et manipulations des salaires du personnel qui s’est volatilité dès son arrivée à l’ABP.

Diviser pour Régner

Depuis qu’il s’est rassuré de son intouchabilité, il a entamé la dangereuse pratique de diviser afin régner le plus longtemps possible sur son personnel. Ainsi pensé, ainsi fait ! Une dizaine d’agents et cadres de cette agence qui ont dénoncé les détournements et les malversations financières à l’ABP à ont vu leurs salaires de base émiettés et coupés à plus de la moitié pour la seule et unique raison d’avoir eu le courage de dénoncer les voleurs comme ne cesse de le recommander à la population le Président de la République du Burundi.

Ces travailleurs exercent leurs fonctions la peur au ventre craignant de voir leurs contrats résiliés. Afin qu’il reste le plus longtemps possible à la tête de cette agence de presse gouvernementale, il a divisé son personnel en groupes facilement manipulables, les uns proches de lui et qui n’osent jamais de le dénoncer (Des bénis-oui oui). Un groupe est constitué de journalistes et agents administratifs et ces derniers ont été soudoyés et ont vu leurs salaires augmentés afin qu’ils gardent le silence sur ce qui se passe au sein de cette agence. Il s’agit d’Adelaïde Ndabambarira , Spéciose Ndayikeza, Victor Mubirigi, Claude Nzigamye, Emmanuel Havyarimana , Emery Ntirumera(représentant syndical) Cishahayo Astere, Charles Nsabiyimpa et Onésime Ndayizeye ( le représentant du personnel au conseil d’administration et bras droit du DG ABP et dont le salaire a été toujours bien calculé) . Une autre catégorie du personnel est constituée des membres de la commission de passation des marchés que sont Jean de Dieu Ndikumasabo(président) , Willy, Innocent Ndayizeye , Alexandrine(conseillère du DG), Claudine .

Les membres de cette commission très corrompue se réunissent régulièrement sous la supervision de Barajingwa qui décide à qui attribuer le marché de fourniture des biens et services dont les prix sont surfacturés par cette commission de commun accord avec le gagnant du marché. Les membres sont en majorité des journalistes qui sont devenus malheureusement des commissionnaires au service de Brajingwa et reçoivent de la part de ce dernier et des fournisseurs de l’argent après chaque livraison des biens (souvent fictifs) achetés par l’ABP.

Pour avoir accepté de vendre leur âme, ces corrompus reçoivent de la part de Barajingwa des faveurs et avantages notamment la participation dans les ateliers budgétivores organisés régulièrement à l’intérieur du pays et des missions à l’étranger. Le troisième groupe est composé essentiellement par des agents et cadres qui sont considérés comme des damnés de l’ABP pour la simple raison qu’ils ont dénoncé les malversations et détournements opérés sans scrupule par leur directeur général et ont vu leurs salaires illégalement coupés et il leur est difficile de lier les deux bouts du mois.

Entre le voleur et ces travailleurs qui avaient eu leurs salaires le plus légitimement du monde, « qui sanctionne qui sanctionne » se demandent-ils ?
Face à cette hémorragie financière longtemps signalée dans cette agence et reconnue par l’IGE, que fait le ministère de tutelle et dont l’assistant de la ministre est membre du conseil d’administration. Les honnêtes travailleurs de l’ABP demandent au Président de la république de se saisir de ce dossier afin que le personnel de cette agence soit rétabli dans ses droits et que les voleurs soient punis à hauteur des crimes économiques commis.