Vingt-cinq ans après Arusha, Faustin Ndikumana interpelle les dirigeants : « Le partage du pouvoir est remis en cause »

Vingt-cinq ans après la signature des Accords d’Arusha, l’organisation Parcem tire la sonnette d’alarme. Son directeur exécutif, Faustin Ndikumana, a rappelé, lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi à Bujumbura, que « le Burundi appartient à tous les citoyens » et que « nul n’a davantage souffert que les autres ».
Au cœur de son message, une mise en garde adressée aux dirigeants actuels : « Ceux qui sont au pouvoir devraient se rappeler qu’aucun citoyen n’a été plus blessé qu’un autre par ce pays. Nous avons tous été meurtris. » Dans son intervention, Faustin Ndikumana est revenu sur les raisons qui avaient conduit, le 28 août 2000, à la signature des Accords d’Arusha : lutter contre l’exclusion, garantir le respect des droits humains, mettre fin à la dictature et combattre l’accaparement des ressources nationales.
Il a souligné que ces accords avaient posé les bases d’un avenir démocratique : partage du pouvoir, sécurité pour tous, élections libres et transparentes, réconciliation nationale et commémoration des victimes de la guerre civile.
« Des acquis remis en cause »
Cependant, le président de Parcem a déploré une régression inquiétante. « Aujourd’hui, le partage du pouvoir est remis en cause, les élections sont redevenues contestées, et l’accaparement des richesses nationales est désormais assumé ouvertement », a-t-il dénoncé.
Selon lui, cette situation a des conséquences directes sur l’économie du pays. « Entre 1993 et 2005, le taux de pauvreté avait atteint 67 %. En 2025, il avoisine désormais 75 % », a-t-il regretté.
Faustin Ndikumana a exhorté les autorités à se souvenir des engagements pris à Arusha et à cesser de « tromper la jeunesse ». Il a insisté sur le fait que le Burundi doit rester un bien commun : « Le pays n’a pas meurtri les uns plus que les autres, il a fait souffrir tous les Burundais. »
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