BURUNDI : LE TRAVAIL « EXTRA-TIME » DES CHAUFFEURS CAUSE LES ACCIDENTS.

Au Burundi, des cas d’accidents de route sont fréquents et emportent des vies humaines. Des témoignages révèlent que les causes principales sont les excès de vitesse, la vétusté des véhicules, le mauvais état des routes, sans oublier la fatigue des chauffeurs due à leur travail qui ne tient pas compte des heures prévues par la réglementation.

Le dernier cas en date est l’accident qui s’est produit sur la localité de Buniha dans la commune Ruhororo de la province Ngozi, c’était ce dimanche 31 mars. Dans l’après-midi, une voiture a percuté trois personnes, un homme et ses deux enfants, qui sont mortes quelques temps après. Au même moment, la voiture a dérapé, blessant d’autres trois personnes qui étaient dans une église des environs. Des sources sur place indiquent que des cas d’accidents s’observent souvent sur cette route macadamisée qui relie les provinces de Gitega et Ngozi. Les mêmes sources font savoir que le chauffeur aurait été pris par un sommeil car il n’y avait pas eu aucun obstacle qui aurait causé le manque de contrôle du volant.

La fatigue est parmi les causes principales

La fatigue est un élément qui semble être ignoré parmi les causes des accidents de route. Pourtant, des témoignages indiquent que des chauffeurs somnolent quand ils conduisent, ce qui peut mettre en danger leur vie et celle des passagers. « Il m’arrive très souvent de somnoler quand je conduis. Quand par exemple je vois que j’ai quelque 200 mètres devant moi sans tournant, je somnole quelques secondes ». Révèle un chauffeur sous l’anonymat. Il affirme que la fatigue est « plutôt la cause principale des accidents de route.
Selon ce chauffeur, le travail sans repos, sans avoir le nombre précis d’heures à prester par jour, fatigue les conducteurs de véhicules. Des chauffeurs contactés à propos, affirment travailler plus de 15 heures par jour, alors que normalement la loi prévoit 8 heures par jour. Tel est le cas de certains chauffeurs de bus. « Moi je lève à 5 heures. 6 heures, je suis déjà dans la route. J’arrête le travail à 22 heures à peu près car je dois me démerder pour avoir le versement. Au total, je travaille 15 heures par jour. C’est très fatigant » ! indique un chauffeur de bus en mairie de Bujumbura.

Un système de relai résoudrait le problème

A part que les chauffeurs grognent que le code du travail est bafoué parce que travaillant plus de temps que prévu dans le code, ils ont une solution provisoire. « Appliquer le système de relai, qui ferait que les bailleurs engagent au moins deux chauffeurs par véhicule. Là on aura du temps pour se reposer », précise un autre chauffeur. Ainsi, indique-t-il, la fatigue sera assoupie, les accidents réduits.

Ceux qui revendiquent leurs droits ne sont pas seulement les chauffeurs du secteur privé. Les chauffeurs des sociétés étatique et para étatique connaissent les mêmes difficultés. « La situation est la même chez les chauffeurs tant pour ceux du secteur privé que pour ceux qui transportent les autorités. Tout le monde travaille au-delà des heures prévues par le code de travail », s’indigne un autre. Ils demandent au gouvernement d’appliquer et faire appliquer le code du travail à leur métier comme il le fait pour les autres travailleurs.