Les députés dénoncent la disette au Burundi malgré l’annonce d’une récolte abondante de maïs

Jeudi 27 février 2025, les députés ont exprimé leur incompréhension face à une situation paradoxale : d’un côté, une famine grandissante, et de l’autre, des récoltes de maïs jugées abondantes. Lors d’une session à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Élevage, Prosper Dodico, a assuré que les récoltes de maïs étaient satisfaisantes. Pourtant, cette déclaration a soulevé des inquiétudes parmi plusieurs parlementaires.

Des voix critiques se sont fait entendre, notamment celle du député Agathon Rwasa, qui a dénoncé la mauvaise gestion au sein de l’Agence nationale de Gestion des Stocks Agricoles (ANAGESSA). Les députés ont mis en lumière les souffrances des élèves qui meurent de faim dans les écoles, illustrant ainsi l’impact direct de la crise alimentaire sur les plus vulnérables. Par ailleurs, ils ont déploré la hausse continue des prix du maïs et de la farine de maïs sur les marchés.

La question de la coopération a également été soulevée par le président de l’Assemblée nationale, Daniel Gelase Ndabirabe, qui a critiqué le manque de collaboration entre les ministères de l’Agriculture et du Commerce. Selon lui, cette défaillance serait à l’origine de la mauvaise gestion du maïs dans les entrepôts, aggravant ainsi la situation alimentaire du pays.

Le manque de transparence est également au cœur des préoccupations. Le président de l’Assemblée nationale a exprimé son étonnement face à l’absence de données précises concernant le maïs en décomposition. Un rapport des ministères de l’Agriculture et du Commerce a révélé qu’environ 145 milliards de BIF avaient été investis dans l’achat du maïs, une somme que les législateurs jugent suspecte et nécessitant des éclaircissements.