"L’égalité des genres est loin d’être une réalité au Burundi", critique une ONG féminine locale

Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 12 décembre 2024, Christine Mbonyingingo, présidente de l’association Initiative Parité au Burundi, a souligné les défis majeurs auxquels font face les femmes dans leur quête d’accès aux instances de prise de décision.
Selon la présidente de l’Initiative Parité, le manque d’informations suffisantes sur la culture burundaise et les ressources financières limitées sont des obstacles significatifs qui freinent l’engagement des femmes dans les processus décisionnels.
Christine Bonyingingo a dénoncé l’exclusion persistante des femmes dans des rôles de leadership, affirmant que malgré leurs compétences, de nombreuses autorités choisissent de ne pas inclure les femmes dans les instances de décision. Elle a cité l’exemple frappant de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), qui n’a jamais été présidée par une femme, soulignant ainsi une lacune dans la représentation féminine au sein des institutions.
Un équilibre partiel
Bien que certaines avancées aient été réalisées, comme la parité dans la présidence des commissions du Sénat (50% de femmes et 50% d’hommes), Bonyingingo s’interroge alors sur le pourquoi de disparité à l’Assemblée nationale. "L’égalité des genres n’est pas encore une réalité dans notre pays," a-t-elle déclaré, appelant à une réflexion plus profonde sur la représentation féminine dans tous les domaines.
Pour elle, les femmes rurales, qui représentent le socle du développement burundais, sont particulièrement touchées par ce manque d’accès à l’information. Mbonyingingo a souligné que ces femmes n’ont pas accès aux outils numériques et aux espaces Internet, ce qui les empêche de se tenir informées, notamment au sujet des lois et décrets récents. "Si moi, je peux accéder à un espace Internet pour télécharger une loi, la femme rurale ne le peut pas. Même si elle le pouvait, la loi est souvent en français, ce qui complique encore plus leur compréhension," a-t-elle ajouté.
Bonyingingo a également évoqué le décret de convocation des électeurs publié le 7 décembre, questionnant si les femmes étaient suffisamment informées à ce sujet. Elle a insisté sur l’importance de l’information, la qualifiant de "force" et de "richesse" essentielle pour l’autonomisation des femmes.
Le gouvernement du Burundi a adopté une stratégie nationale sur la parité pour la période 2023-2030, une initiative que Bonyingingo considère comme un pas dans la bonne direction. Elle a appelé les femmes à se mobiliser pour assurer la mise en œuvre effective de cette stratégie, insistant sur le fait qu’il ne faut pas reculer, mais continuer à avancer vers un véritable équilibre entre les genres.
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