« ACCUSER LE RWANDA POUR SE REFAIRE UNE SANTE QUI NE REVIENDRA JAMAIS » Charles Mukasi

Plus d’un s’interrogent sur les accusations que le gouvernement burundais porte sur le Rwanda l’impliquant dans les difficultés interne que connaît le Burundi. Charles Mukasi, analyste et chercheur historien trouve normal qu’un pays en difficultés et sans solutions, cherche de fausses explications pour distraire sa population. Incapable de résoudre les problèmes qui hantent le pays dont le manque de carburant, de sucre et d’électricité, le Burundi n’a d’autres choix, que chercher des bouc-émissaires.

« Il y a ce que l’on appelle la fabrication de l’ennemi quand les pouvoirs des régimes sont en perte de vitesse ou sont en difficulté dans la gestion quotidienne de leurs Etats sur le plan intérieur généralement. La théorie de la fabrication de l’ennemi est une théorie de propagande et de communication très en vogue. Ça s’apprend dans des universités dans les facultés des sciences politiques », indique Charles Mukasi.

Selon ce chercheur, un gouvernement comme celui du Burundi qui fait l’unanimité en termes d’échec ou en termes de faillite, il a intérêt à se fabriquer un ennemi pour une raison très simple. « Vous essayez de créer un semblant d’unanimité autour du gouvernement, une unanimité qui n’existait avant, et c’est à partir de cela que vous allez essayer de vous se refaire une santé qui ne reviendra jamais, qui ne se rétablira jamais. Sinon il y a des raisons très objectives pour lesquelles le gouvernement du CNDD-FDD accuserait et le considérait comme son ennemi »

Accords entre les ex-forces armées rwandaises et les anciens combattants du FDD.

Les anciens combattants du mouvement FDD, un mouvement devenu plus tard le parti CNDD-FDD, parti au pouvoir au Burundi actuellement, avait signé des accords avec les ex- forces rwandaises, les FDLR, opérant ensemble à l’époque en RD Congo. « Ils partagent la même idéologie génocidaire avec les EX-FAR. Donc le programme est le même. Après ils ont signé le programme de coopération militaire administrative, politique, diplomatiques, médiatique et j’en passe ». Parle toujours Charles Mukasi.

« Il se fait que les EX-FAR devenus les FDLR ont investi le gouvernement du Congo de la même manière qu’ils ont investi le gouvernement du Burundi. On se souvient du rapport de Human Right Watch confirmant que dans ce qu’on appelait les rébellions, plus de 60% étaient des EX-FAR » poursuit-il. Et de préciser que dans les rapports des Nations Unies, le Burundi était considéré à cette époque comme « le ventre mou de la région » et qu’en prenant le pouvoir au Burundi cette coalition « génocidaire » avait pour objectif « renverser le gouvernement de Kigali pour rétablir la nation bahutu »