Seize ans se sont écoulés depuis la nuit fatidique du 8 au 9 avril 2009, où Ernest Manirumva, figure emblématique de la défense des droits humains au Burundi et vice-président de l’Observatoire de Lutte Contre la Corruption et les Malversations Économiques (OLUCOME), a été brutalement assassiné. Aujourd’hui, la Coalition Burundaise des Défenseurs des Droits Humains (CBDDH) commémore cet acte odieux et dénonce avec véhémence l’impunité persistante qui entoure cette affaire.

Ernest Manirumva était une voix courageuse et inlassable dans la lutte contre la corruption et pour la promotion des droits humains au Burundi. Son engagement sans faille lui avait valu le respect de la société civile et la reconnaissance au-delà des frontières du pays. Son assassinat, survenu dans un contexte de tensions politiques et de répression croissante, avait suscité une vive indignation tant au niveau national qu’international.
Seize ans plus tard, la lumière sur les circonstances exactes de son assassinat et l’identité de ses commanditaires n’a toujours pas été faite. Les enquêtes initiales ont été largement critiquées pour leur manque de transparence et d’efficacité, laissant un goût amer d’injustice et alimentant les soupçons de complicité au plus haut niveau.

La CBDDH, dans un communiqué poignant, réitère son indignation face à cette impunité inacceptable. Elle exige avec force la reprise des enquêtes de manière indépendante, impartiale et approfondie, afin que toute la vérité soit enfin révélée et que les responsables, à quelque niveau que ce soit, soient traduits en justice et jugés conformément à la loi.
Au-delà de la quête de justice pour Ernest Manirumva, la CBDDH tire la sonnette d’alarme sur la situation actuelle des défenseurs des droits humains au Burundi. Elle appelle le gouvernement burundais à garantir leur protection, à mettre fin à toutes formes de harcèlement, d’intimidation et de représailles à leur encontre, et à créer un environnement propice à l’exercice de leurs activités légitimes.

La Coalition apporte son soutien indéfectible à la campagne "Justice pour Ernest Manirumva", qui continue de mobiliser la société civile burundaise et internationale pour que ce crime ne reste pas impuni. Elle exhorte également les partenaires au développement à intégrer la question des droits humains dans leurs programmes de coopération et à s’assurer que leurs appuis ne contribuent en aucun cas au renforcement des violations.

L’assassinat d’Ernest Manirumva reste une cicatrice profonde dans l’histoire du Burundi et un symbole de la lutte pour la justice et la vérité. La CBDDH affirme avec détermination que la quête de justice continue et que la mémoire de ce courageux défenseur des droits humains ne s’éteindra jamais tant que les responsables de son assassinat n’auront pas rendu compte de leurs actes.