Burundi : Des inquiétudes persistent parmi les réfugiés malgré le lancement d’un nouveau plan de rapatriement

Alors que le gouvernement burundais, en collaboration avec ses partenaires internationaux, vient de lancer un nouveau plan d’aide au retour des réfugiés, des déplacés internes et des personnes vulnérables, de nombreuses voix s’élèvent encore dans les camps de réfugiés pour exprimer leurs craintes quant à l’efficacité de ce programme.

Le 12 mai, un plan ambitieux a été annoncé pour accompagner le retour des milliers de Burundais encore exilés à cause des crises politiques et des catastrophes naturelles. Pourtant, sur le terrain, notamment dans le camp de Nyarugusu en Tanzanie, la méfiance demeure.

Célestin Niyomwungere, réfugié dans ce camp, raconte : « Il y en a déjà pas mal qui sont rentrés. Maintenant que certains de ceux qui sont rentrés nous ont rejoints dans les camps de réfugiés, comment cela se passe-t-il ?  ». Un constat inquiétant qui soulève des interrogations sur le suivi des rapatriés une fois rentrés au Burundi.

Isaïe Barampama, enseignant dans une école primaire du camp, s’interroge lui aussi sur l’avenir professionnel des enseignants réfugiés : « Est-ce que nous pourrons poursuivre notre métier une fois de retour ? Rien n’est clair ».

« Tous les rapatriés sont pris en charge »

La situation des enfants nés dans les camps interpelle également. Joselyne Ndayishimiye évoque leur avenir incertain : « Certains enfants ne connaissent même pas leurs parents. Comment seront-ils accueillis dans un pays qu’ils n’ont jamais connu ? ».

Du côté des rapatriés, Jean Claude Karegero, rentré récemment dans la province de Muyinga, souligne une autre faille : « Il est vrai que l’accueil est organisé. Mais certains ne parviennent pas à rejoindre leurs collines d’origine. Leur aide finit souvent entre les mains des plus pauvres du voisinage. »

Interrogé sur ces inquiétudes, Pontien Hatungimana, secrétaire permanent au ministère en charge de la solidarité nationale, se veut rassurant : « Tous les rapatriés sont pris en charge. Ils reçoivent des rations alimentaires et nous avons une équipe dédiée au suivi des enfants nés dans les camps. Les enseignants, eux, peuvent réintégrer le système éducatif après un test de recrutement. »