La J.E.A 2025 arrive dans un contexte particulièrement difficile pour les enfants réfugiés burundais en RDC

Le monde a célébré, ce 16 juin 2025, le 34ᵉ anniversaire de la Journée de l’Enfant Africain, instituée en mémoire des centaines d’enfants de Soweto massacrés en 1976 par le régime d’apartheid sud-africain. Mais cette journée symbolique intervient alors que les enfants réfugiés burundais en République démocratique du Congo (RDC) traversent une crise humanitaire alarmante.

À l’Est du pays, et plus précisément dans le camp de Lusenda, la situation est particulièrement critique. Ces enfants, déjà fragilisés par l’exil, font face à une pénurie aiguë de biens de première nécessité. L’escalade du conflit avec les rebelles de l’AFC/M23 a aggravé l’isolement humanitaire de la région, rendant l’accès à l’aide de plus en plus difficile.

Le camp de Lusenda, qui abrite plus de 3 000 enfants de moins de cinq ans, a enregistré depuis janvier près de 200 cas de malnutrition, dont plus d’une cinquantaine sont classés comme des cas de malnutrition aiguë sévère (MAS). Malheureusement, les structures sanitaires censées les prendre en charge — le poste de santé de Lusenda, le centre de santé local et l’hôpital général de référence de Nundu — sont à bout de souffle.

Selon un professionnel de santé de l’hôpital de Nundu, qui a requis l’anonymat, les stocks de Plumpy’Sup (destiné aux cas de malnutrition modérée) sont épuisés depuis janvier, et le Plumpy’Nut (utilisé dans le traitement de la MAS) est indisponible depuis fin mars. « Le traitement des enfants malnutris, tout comme celui des femmes enceintes et allaitantes, est devenu un véritable casse-tête. Nous n’avons plus d’intrants nutritifs depuis la chute de la ville de Bukavu », déplore-t-il. Il en appelle à l’ouverture urgente d’un couloir humanitaire pour sauver des vies.

Dans ce même camp, la situation des femmes enceintes et allaitantes est tout aussi préoccupante : plus de 100 d’entre elles souffrent actuellement de malnutrition. Depuis le début du mois de juin, une quarantaine de nouveaux cas d’enfants malnutris ont été recensés, dont plus de vingt présentent des œdèmes, signe évident de malnutrition aiguë sévère.

Le camp de Lusenda, situé dans le secteur de Tanganyika, territoire de Fizi, province du Sud-Kivu, accueille depuis juin 2015 plus de 26 000 réfugiés burundais. Mais aujourd’hui, faute d’assistance humanitaire suffisante, les plus vulnérables paient le prix fort de cette crise oubliée.