Dans une déclaration marquante faite aujourd’hui 27 décembre 2024, dans une émission publique du président de la République avec les journalistes et la population, Jean Marie Nshimirimana, président d’une organisation de défense des droits des prisonniers, Ntabariza SPF, a appelé le président Evariste Ndayishimiye à réorganiser le système judiciaire du pays.

Ce plaidoyer survient dans un contexte où plusieurs prisonniers, malgré des décisions de grâce présidentielle, restent derrière les barreaux en raison de pots-de-vin exigés par certains procureurs.

Nshimirimana a souligné que de nombreux détenus ne peuvent pas se permettre de payer les sommes réclamées par la corruption qui gangrène le système judiciaire. "Nous avons la preuve que certains prisonniers sont toujours en prison alors qu’ils auraient dû être libérés", a-t-il déclaré. Il a insisté sur la nécessité d’une étude approfondie de la justice au Burundi, en proposant la création d’une commission associant des membres de la société civile pour identifier les failles du système.

Le président Ndayishimiye a répondu à cet appel en demandant à Nshimirimana de lui fournir une liste des responsables corrompus. "Il est de notre devoir de prendre des mesures concrètes contre la corruption qui mine la confiance des citoyens dans notre justice", a-t-il affirmé.

Une lacune à combler

Le président a également évoqué une situation préoccupante : la libération des prisonniers qui n’avaient jamais bénéficié de la grâce présidentielle à la place de ceux qui sont graciés, illustrant une lacune dans le système. Pour remédier à cette situation, il a chargé la ministre de la Justice d’examiner attentivement le fonctionnement de son ministère afin d’apporter les améliorations nécessaires.

Ntabariza attend des actions concrètes.pour son représentant, il est impératif que la lutte contre la corruption au sein de la justice ne soit pas seulement un discours, mais qu’elle se traduise par des réformes effectives.