Tanzanie : Des réfugiés burundais tués ramenés au camp après une attaque militaire à Nyarugusu

La confusion et l’indignation règnent au camp de réfugiés de Nyarugusu suite à une violente attaque menée par des militaires tanzaniens les 29 et 30 avril 2025. Alors que de nombreux réfugiés blessés et disparus ont été signalés, un événement particulièrement troublant a émergé : les autorités tanzaniennes ont amené au camp quatre individus présentés comme des cadavres provenant de la zone 2, alors qu’ils étaient bel et bien vivants.
Ces quatre personnes, que le service de renseignement tanzanien avait enlevées lors de ladite attaque, et dont l’identité n’a pas encore été officiellement révélée, ont ensuite été transportées comme des cadavres à l’hôpital de Nyarugusu. Les circonstances exactes de leur "retour" en tant que cadavres restent floues et suscitent de vives inquiétudes au sein de la communauté réfugiée.
Face à cette situation, Joe Philbert Karangwa, directeur de la radio Peace FM, a exprimé sa profonde préoccupation. Il a déclaré que "le gouvernement tanzanien ne respecte pas la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés" et a appelé les organisations de la société civile à saisir la justice pour faire la lumière sur ces accusations.
Karangwa appelle également le HCR Tanzanie et les ambassades opérant en République de Tanzanie à se lever comme un seul homme concernant la question de la sécurité dans les camps de Nduta et Nyarugusu et à trouver une solution durable, comme la recherche d’un troisième pays ou la réinstallation.
Les tensions ne sont pas nouvelles. Selon de nombreux témoignages, les autorités tanzaniennes, en collaboration avec le gouvernement burundais, seraient impliquées dans des actes de torture à l’encontre des réfugiés burundais depuis 2015.Ces deux gouvernements exercent une pression constante sur les réfugiés burundais pour qu’ils retournent au Burundi, affirmant que la paix et la sécurité sont désormais rétablies dans le pays. Cependant, ceux qui ont osé se rapatrier témoignent de manipulations orchestrées par le parti au pouvoir CNDD-FDD. Face à la persistance de l’insécurité et des exactions, de nombreux réfugiés rentrés se voient contraints de reprendre le chemin de l’exil.
L’incident des quatre réfugiés ramenés comme des cadavres vivants ne fait qu’exacerber la méfiance et la peur au sein du camp de Nyarugusu. La communauté réfugiée appelle à une enquête indépendante et transparente pour établir les faits et traduire en justice les responsables de ces actes. La protection des réfugiés et le respect des conventions internationales doivent être une priorité absolue.
(0) Comments
Leave a Comment Your email address will not be published.