Burundi : Des promesses électorale à l’épreuve de la réalité

À l’approche des élections législatives du 5 juin 2025, le Burundi est une fois de plus le théâtre d’une avalanche de promesses électorales, émanant principalement du parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Ces promesses, cependant, suscitent un scepticisme croissant, compte tenu du bilan économique et social des cinq dernières années.

Un Chef de l’État Entre Mise en Garde et Nouvelles Promesses

Le président Evariste Ndayishimiye, malgré ses avertissements contre les promesses irréalisables, est en première ligne pour soutenir les candidats de son parti. Il a lancé des slogans ambitieux, tels que :
* « One Million Project » : L’engagement de garantir à chaque Burundais un million de francs burundais dans les deux ans.
* Le lancement imminent de la construction d’un chemin de fer reliant le Burundi à la Tanzanie, malgré des financements limités aux études de projet.
* L’introduction prochaine de tramways à Bujumbura, sans précision sur le financement.
Ces promesses s’ajoutent à des engagements antérieurs, tels que la lutte contre la corruption, l’amélioration des conditions de vie et l’émergence du Burundi d’ici 2040, qui n’ont pas encore porté leurs fruits.
Les Candidats du CNDD-FDD Emboîtent le Pas
Les candidats du CNDD-FDD, en particulier ceux ayant siégé au Parlement de 2020 à 2025, ont repris ces thèmes, promettant :
* L’éradication de la pauvreté et de la faim en cinq ans.
* La mise en place de programmes agricoles communautaires.
* La distribution gratuite d’engrais et de semences.
* La valorisation du franc burundais par rapport au dollar américain.
* L’accès à l’électricité et à l’eau potable pour 60 % de la population.
* L’équipement des écoles primaires en bancs et matériel scolaire.

Un Bilan Économique et Social Alarmant

Ces promesses contrastent fortement avec la réalité du terrain. Le Burundi est confronté à des défis majeurs :
* Il est classé parmi les pays les plus pauvres et les plus affamés du monde.
* Il figure parmi les dix pays les plus corrompus.
* L’inflation atteint 40 %.
* L’accès à l’électricité et à internet est limité.
* Le climat des affaires est peu favorable.
* La dette publique est insoutenable (70 % du PIB).
* Les entreprises publiques sont déficitaires.
* Le pays souffre de pénuries de carburant et de produits de première nécessité.
* Le pays est caractérisé par de faibles capacités institutionnelles et humaines.

Un Scepticisme Justifié

Face à ce bilan, les analystes expriment un scepticisme quant à la crédibilité des nouvelles promesses. Comme le soulignent certains, « le Burundi n’est pas encore un État failli, mais c’est un État vidé de sa substance », ou encore « le Burundi se meurt et le monde s’en fout ».

Il est difficile de croire en de nouvelles promesses de la part des mêmes personnes qui ont conduit le pays à cette situation. À moins d’un changement de leadership et de politiques économiques, la situation risque de se détériorer davantage.
En conclusion, les promesses électorales au Burundi, comme le dit l’adage, « n’engagent que ceux qui y croient ».

Par Anchaire Nikwigize