KAYANZA : LA MONTEE DES PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES INQUIETE

Depuis deux mois, il s’observe au marché central de la province de Kayanza, une augmentation des prix de certaines denrées alimentaires. Les habitants n’ont pas d’espoir de tenir debout face à la situation, étant donné que la misère gangrène les familles.

Nos sources ont fait le tour du marché de Mukoro non loin du parking de bus. L’objectif, était de recueillir les avis de certains consommateurs présents sur le lieu. Le constat, c’est que tout le monde se lamente. Tel est le cas d’une veuve de six enfants rencontrée dans un stand vendant du haricot. Elle regrette que le prix du haricot soit augmenté de 700 francs par rapport à son prix d’il y a deux mois. « C’est regrettable que le prix du haricot, un aliment indispensable dans la cuisine burundaise monte à tel degré. Nous craignons que nos enfants n’attrapent des maladies liées à la malnutrition » se lamente-t-elle.

Parmi les consommateurs, il y en a qui trouvent que le gouvernement n’a pas de solution à ce problème récurrent. Ils n’ont pas peur de clamer haut et fort que le gouvernement est dépassé par la situation devenue presque chaotique car tous les domaines sont touchés. « Nous nous lamentons tous les jours mais rien ne change. Les autorités font la sourde-oreille parce qu’elles n’ont pas de solution à un tel problème qui touche tous les domaines de la vie du peuple ». Raconte un habitant du quartier Gisoro, rencontré au sortir du marché.

Le manque du carburant en est la cause principale
A leur tour, les commerçants n’ont pas d’autre choix que celui d’augmenter les prix. Ils avancent la raison de payer cher le transport de marchandises car ils utilisent du carburant obtenu par fraude à un prix très cher. « Si nous n’augmentons pas les prix, nous risquons de travailler perdant. Le carburant que nous utilisons nous coûte cher, car les fraudeurs de ce produit fixent les prix comme ils l’entendent. Ils peuvent vendre trois fois plus le prix officiel d’un litre de mazout. Voilà pourquoi nous sommes obligés d’augmenter les prix ». Informe sagement un grossiste qui vend du riz au même marché.

Les prix, tel qu’ils se présentent sur le marché de Kayanza, montrent que certaines denrées alimentaires ont connu une forte augmentation malgré qu’elles soient produites sur place. « Certains produits comme le haricot, le riz, les oignons et d’autres aliments produits sur place, ont connu une forte augmentation, c’est-à-dire entre 500 et 700 francs le kilo même s’ils sont produits localement. Le constat est que parmi eux, il y en a qui ont connu une hausse de plus de 150%. Une telle augmentation est très inquiétante ! » précise un autre commerçant.