Le cri d’alerte des producteurs de thé au Burundi

Paul Manirakiza, président de l’Association des Agriculteurs du Thé, tire la sonnette d’alarme concernant la situation préoccupante du secteur théicole au Burundi. Lors d’une récente déclaration, il a souligné que le prix accordé aux producteurs pour le kilo de feuilles de thé est extrêmement bas, mettant en péril l’avenir de cette culture essentielle pour l’économie du pays.

Les producteurs de thé, qui jouent un rôle crucial dans l’importation de devises étrangères, se disent frustrés par la situation actuelle. Manirakiza a affirmé : « Nous demandons que ce prix soit revu à la hausse », soulignant que le thé, en tant que produit d’exportation, ne devrait pas être valorisé en dessous des autres cultures.

Actuellement, le secteur fait face à des défis majeurs. La cueillette des feuilles est irrégulière, principalement dû à un manque de carburant. Cette situation a conduit à la fermeture des usines, qui ne fonctionnent pas régulièrement, ce qui affecte directement la production. Manirakiza a expliqué que « si le thé n’est pas cueilli à temps, les feuilles deviennent impropres à la récolte », entraînant des pertes considérables pour les producteurs.

Un appel solennel est lancé aux plus hautes autorités du pays pour qu’elles prennent en considération les préoccupations des agriculteurs. Manirakiza a averti que « les frustrations des producteurs pourraient mener à l’abandon des cultures de thé », ce qui serait désastreux pour l’économie nationale.

Chute de la production

Les conséquences sont déjà visibles : les pertes de revenus touchent non seulement les producteurs, mais également l’Office du Thé du Burundi (OTB) et, par extension, l’État. « Si la production n’augmente pas, il n’y aura pas de devise » , a-t-il conclu, soulignant l’importance d’une intervention rapide.

Vous saurez que la production de feuilles de thé a connu une baisse significative de 3 978 tonnes passant de 51 356 tonnes en 2020 à 47 378 tonnes en 2024 . Cette chute représente une perte d’environ 29 % des revenus que le pays aurait dû générer grâce à cette culture, selon les déclarations du directeur général de l’Office du Thé du Burundi (OTB)lors d’une conférence de presse tenue le 23 décembre 2024.