Mines au Burundi : Parcem refuse de « célébrer dans le vide »

Alors que le gouvernement se félicite du lancement des exportations de minerais, Parcem tempère l’enthousiasme. L’organisation redoute que le pays rejoue une pièce déjà vue : celle des promesses spectaculaires sans lendemain.

Trois jours seulement après la cérémonie officielle présidée par le président Évariste Ndayishimiye, Faustin Ndikumana, directeur exécutif de Parcem, rappelle que le Burundi a déjà connu ce genre d’annonces. En 2013, plusieurs projets miniers avaient été dévoilés avec solennité dans les provinces de Rutana et de Bujumbura-Rural. Aucun n’avait véritablement abouti. « Il persiste dans ce secteur une forme d’illusion collective », estime-t-il.

Plutôt que de se laisser griser par l’euphorie, il appelle à répondre aux questions fondamentales : qui contrôle réellement ce chantier national ? L’État, des investisseurs privés ou des associations improvisées ? Le pays dispose-t-il des compétences nécessaires pour exploiter ces ressources sans brader sa souveraineté ? Et surtout, quels mécanismes garantissent que les bénéfices ne se perdront pas dans l’opacité ?

Pour Parcem, l’avenir du secteur minier ne se joue pas sur des discours, mais sur la rigueur.