BURUNDI : L’ENSEIGNEMENT EN CHUTE LIBRE

Depuis environ deux décennies, le système éducatif burundais connaît d’énormes difficultés. Politisé au plus haut niveau, le secteur éducatif ne considère plus les compétences dans le recrutement des enseignants et dans la nomination des autorités éducatives. Le manque d’encadrement, la tricherie, la corruption et les spéculations politiciennes gangrène le secteur. Conséquence, la chute du niveau des connaissances chez les apprenants.

Actuellement, le niveau des étudiants des étudiants universitaires suscite de la pitié par rapport à l’avenir de la jeunesse burundaise et par rapport à celui du pays. Sur les réseaux sociaux, une phrase mal construite, écrite par une enseignante qui appelle les parents à lui envoyer les enfants pour des cours de renforcement, est devenue célèbre « Les parents qui ont besoin d’étudier son enfant en cours du soir, on commencera son mercredi ».

Le même problème se remarque dans les milieux académiques et les professeurs se lamentent. Sur son compte Facebook, un professeur d’universités écrit : « on le remarque quand on enseigne à l’Université. Il y a des étudiants qui ont un niveau équivalent à celui de certains élèves de l’école primaire. Même en master » déplore le professeur.
Un autre qui suit de près la situation s’est contenté de faire des comparaisons entre les quatre dernières années. « C’est extrêmement inquiétant. En quatre ans, il y a eu une chute de 12%. On se demande ce qui se passe et ce que deviendra le Burundi de demain ». Si on compare les moyennes de ces quatre dernières années, on constate que le niveau des apprenants va decrescendo. En 2021, la moyenne était de 44%, en 2022, elle était de 36%, en 2023 de 34% et cette année 2024, elle était fixée à 32%.

Selon un enseignant sous couvert d’anonymat, tout cela résulte d’un manque d’encadrement des apprenants, de la tricherie, de la corruption qui s’observe dans les écoles, sans oublier les spéculations politiciennes qui privilégient des promotions en considérant l’appartenance politique au lieu de mettre en avant la compétence.