FocodeMagazine | La dégradation de l’éducation au Burundi constitue une crise périlleuse.

L’éducation au Burundi traverse une période préoccupante, marquée par une baisse progressive des performances scolaires. Les derniers chiffres publiés par le Ministère de l’Éducation en témoignent : cette année, la note minimale pour accéder à l’enseignement « Post-Fondamental » a été fixée à 32 %. Ce chiffre, en constante diminution, reflète un système éducatif en crise.
Une Baisse des moyennes qui inquiète
Traditionnellement, le passage des élèves de l’« École Fondamentale » à l’enseignement « Post-Fondamental » a toujours été un indicateur clé de la santé du système éducatif burundais. Cependant, les statistiques des quatre dernières années illustrent une détérioration alarmante :
2024 : 32 %
2023 : 34 %
2022 : 36 %
2021 : 44 %
Sous la présidence d’Évariste Ndayishimiye, la baisse de ces moyennes a été régulière. Le Ministère de l’Éducation, dirigé par Dr François Havyarimana depuis mars 2021, fait face à des critiques croissantes quant à son incapacité à enrayer ce déclin. Interpellé par les sénateurs le 24 septembre 2024, le ministre Havyarimana a attribué cette situation à des facteurs tels que le manque de moyens financiers pour les enseignants et le manque de matériel pédagogique. Malgré cette explication, beaucoup se demandent si ces problèmes ne sont que la partie visible d’un malaise plus profond.
La Gestion de la crise éducative : des réponses insuffisantes ?
En réponse aux inquiétudes croissantes, Dr François Havyarimana a annoncé la mise en place d’un groupe d’experts chargés d’évaluer l’état actuel du système éducatif burundais. Toutefois, cette initiative arrive tardivement, alors que de nombreux acteurs de l’éducation déplorent l’absence de réformes significatives depuis quatre ans. Plusieurs voix s’élèvent, en estimant qu’il est peut-être temps pour le ministre de céder sa place à quelqu’un de plus compétent.
L’érosion continue de la qualité de l’éducation reflète non seulement un problème de gestion ministérielle, mais aussi une fragilité structurelle au sein du système éducatif. L’insuffisance des ressources, la démotivation des enseignants et le manque de suivi des programmes scolaires sont autant de facteurs qui contribuent à cette situation. La crise actuelle de l’éducation au Burundi menace non seulement l’avenir des générations, mais également le développement global du pays.
La longévité des ministres contestés
Fait notable, les ministres dont les résultats sont jugés médiocres semblent jouir d’une certaine longévité au sein du gouvernement du Président Ndayishimiye. Des figures telles que Domine Banyankimbona et Martin Niteretse, bien que souvent critiquées pour leur gestion, sont toujours en poste. Cette situation interroge sur les critères de performance et de responsabilité au sein de l’exécutif burundais.
Quelle issue pour l’éducation burundaise ?
Au-delà des critiques, l’urgence de réformer l’éducation au Burundi ne saurait être ignorée. Les mesures à court terme telles que la mise en place de commissions d’experts, bien que nécessaires, ne suffiront pas à redresser un système aussi fragilisé. Des réformes structurelles s’imposent, nécessitant des investissements significatifs, une revalorisation de la profession enseignante, et une refonte des programmes scolaires pour qu’ils répondent aux besoins actuels et futurs du pays.
L’avenir de l’éducation au Burundi est à un tournant. Il est impératif que les autorités prennent conscience de la gravité de la situation et agissent avec une vision stratégique pour redonner espoir aux élèves, aux enseignants et à toute la société burundaise.
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