Bujumbura : Les chauffeurs de taxi crient à l’injustice face à l’accès restreint au carburant

Une colère sourde gronde parmi les chauffeurs de taxi de la capitale économique du Burundi. Depuis plusieurs jours, ils dénoncent des conditions jugées discriminatoires pour l’accès au carburant, affirmant être contraints de se ravitailler exclusivement dans quatre stations-service désignées, reparties entre Musaga, Kanyosha, Carama et Buterere. Une mesure qui, selon eux, aggrave une situation déjà intenable.

« Cela fait plus d’une semaine que nous faisons la queue sans recevoir une seule goutte de carburant  », des chauffeurs de taxi à Musaga. Alors que les véhicules privés peuvent aujourd’hui se ravitailler plus librement, les taxis, eux, restent prisonniers d’un système rigide imposé. Résultat : des journées entières passées à attendre dans les stations, sans travailler, donc sans revenus.

Au-delà des files interminables, c’est la détresse sociale qui frappe. « On pense qu’on est dans les embouteillages, alors qu’on dort dans nos voitures. Mais pendant ce temps, nos enfants ont faim et nos loyers s’accumulent », témoigne un autre chauffeur.. Et pourtant, ces professionnels du transport s’acquittent de lourdes charges fiscales : plus de 195 000 BIF pour six mois, incluant l’assurance, le contrôle technique, les frais de parking...

Les chauffeurs demandent que la société SOPEBU, responsable de la supervision de la distribution du carburant, leur accorde le même traitement que les autres services de transport public. Pour eux, la restriction actuelle est non seulement injuste mais elle met en péril leur survie économique.

La SOPEBU, reconnaît l’existence de ruptures fréquentes dans l’approvisionnement en carburant, notamment pour l’essence, que consomment la plupart des taxis. Toutefois, il assure que « la situation sera normalisée à partir de ce 21 mai 2025. Une promesse que les chauffeurs accueillent avec prudence, après des semaines de galère.