BUJUMBURA : QUAND LE MALHEUR DES UNS FAIT LE BONHEUR DES AUTRES

Depuis l’aggravation de la pénurie de carburant au Burundi, des policiers profitent de la situation pour demander de l’argent aux personnes qui font la queue en attente de bus de transport en commun. Ils le font pour que ceux qui sont derrière, aillent occuper les places de devant.

Le proverbe français qui dit que « le malheur des uns fait le bonheur des autres  » est une belle illustration de la situation qui prévaut actuellement dans les gares de la capitale économique du Burundi Bujumbura. Frustrés par le manque de bus qu’ils attendent plusieurs heures et sans espoir d’en avoir aussi tôt, les passagers qui le peuvent, sur sollicitation des policiers qui assurent l’ordre, payent une petite corruption de 1000 francs pour qu’ils puissent aller occuper les places de devant.

Ce genre de « privilège » accordé à certains qui disposent un peu d’argent en plus du ticket de bus, frustre les voyageurs fatigués pour avoir longtemps attendu souvent sous un soleil accablant qui tape la ville de Bujumbura. « Ça fait des heures et des heures que je suis ici dans la gare. Je me suis vu dépassé par quatre personnes qui ont payé chacune 1000 à un des policiers qui assurent l’ordre ici dans la gare. Ça m’énerve mais malheureusement je n’y peux rien » s’indigne un passager qui attendait un bus dans la gare du centre-ville de Bujumbura le soir de ce dimanche 16 juin de l’année en cours.

Piétiner s’avère nécessaire

Les avis recueillis parmi les passagers, concordent sur la marche à pieds pour éviter le stress causé par le fait de traîner dans les gares et se mettre à l’abri des injustices causées par des policiers corrompus qui rançonnent les passagers. « C’est mieux d’aller à pieds au lieu d’attendre un bus dont tu n’es pas sûr qu’il va venir. Les nouvelles pratiques des policiers qui rançonnent les passagers pour leur donner les places de devant compliquent d’avantage la situation » se lamente un autre passager.

Il regrette qu’un telle situation ne cause du tort à ceux qui habitent loin de leurs postes d’attache d’enregistrer des retards aux boulots. Aussi ajoute-t-il, les activités dans les services de l’Etat seront perturbées si rien n’est fait pour résoudre le problème de manque de carburant.