Le Service National de Renseignement (SNR) replonge dans la terreur des enlèvements.
L’arrivée au pouvoir du Président Ndayishimiye en juin 2020 semblait marquer un tournant . Le Service National de Renseignement, communément appelé "Documentation", avait réduit les enlèvements. Des figures notoires telles qu’Alexis Ndayikengurukiye alias Nkoroka, Joseph Mathias Niyonzima alias Kazungu, Athia Nduwimana, Joe Dassin, Jovin Cishahayo, Salvator Horihoze, Destino Bapfumukeko, Désiré Uwamahoro, Bonaventure Niyonkuru, Jonas Ndabirinde, Claude Nijimbere alias Matwi, Wellars Privat Mpitabakana, et Gérard Ndayisenga s’étaient éclipsées. Cependant, les agissements actuels du service de renseignement sont choquants.
L’article de l’organisation FOCODE en partenariat avec Radio Peace Fm//20.05.2024
Entre juin 2020 et décembre 2020, le SNR avait poursuivi les enlèvements, mais à un rythme réduit par rapport à la période sous le régime de Nkurunziza. En 2021, le SNR semblait avoir totalement cessé ces abus, laissant place aux services de renseignement militaire (G2). Cette année-là, le G2 s’est tristement illustré à travers tout le pays, avec des crimes commis par le Colonel Ernest Musaba, son adjoint, le Lieutenant-Colonel Libère Niyonkuru, et un groupe d’assassins dirigé par l’Adjudant-Major Onesphore Ndayishimiye, alias Braddock. Les révélations de NDONDEZA ont conduit à la cessation de ces exactions en novembre 2021, et les dirigeants du G2 ont été relevés de leurs fonctions. Ces exactions étaient perpétrées en collaboration avec les services de renseignement du Secrétaire Général du parti au pouvoir le CNDD-FDD Monsieur Révérien Ndikuriyo, sous la direction du député Lazare Mvuyekure et d’un groupe dirigé par Jean-Marie Vianney Rwasa, responsable de la sécurité de Ndikuriyo.
L’année 2022 fut une année de répit en matière d’enlèvements au Burundi, les chiffres ayant considérablement baissé. En août 2022, le Colonel Alfred Innocent Museremu a été démis de ses fonctions à la tête du renseignement intérieur, apportant un calme sans précédent. Son successeur, le Colonel Domitien Ndayizeye, a instauré une nouvelle ère. Pendant cette période, les personnes enlevées étaient généralement relâchées sur ordre de Domitien Niyonkuru.
Quelle est la situation d’Ildephonse et Domitien en 2024 ?
La nomination du Général Ildephonse Habarurema alias King Kong à la tête du SNR avait eu des effets positifs en comparaison aux exactions menées sous le régime de Nkurunziza. L’arrivée du Colonel Domitien Niyonkuru avait également insufflé un vent de changement. Mais récemment, la situation s’est sérieusement détériorée
Les choses ont commencé à se détériorer progressivement en 2023. Toutes les personnes enlevées cette année-là l’ont été par les services de renseignement. En mai 2023, Nkoroka lui-même a enlevé trois personnes au chef lieu de la province de Bururi (Phocas Niyubuntu, Jean-Claude Ndayikengurukiye et Balthazar Ntakarutimana). Ces individus ont été identifiés, mais aucune action n’a suivi. Les responsables du renseignement dans les provinces, tels qu’Eliphaz Niyongabo à Bujumbura, Félix Havyarimana et Shabani Nimubona à Muyinga, ainsi que Germain Tangishaka à Bubanza, ont recommencé à agir en toute impunité.
Cette année 2024 est marquée par une intensification des enlèvements. Pas trois jours ne passent sans que quelqu’un soit enlevé. Pas mal de personnes ont été retrouvées, avec de nombreuses preuves indiquant qu’elles ont été emmenées par le SNR en collaboration avec les Imbonerakure. Ceux qui ont eu la chance d’être retrouvés ont été souvent emprisonnés dans des cachots du SNR, preuve irréfutable de l’implication du service de renseignement dans ces enlèvements.
Le problème est que nous sommes revenus à une situation similaire aux dernières années du régime du Président Nkurunziza, où les enlèvements étaient monnaie courante, et où quiconque en position de pouvoir pouvait enlever et tuer à sa guise. Aujourd’hui, même pour des querelles sur un groupe WhatsApp, quelqu’un peut appeler un contact au SNR et faire enlever la personne. C’est inacceptable !
Un gouvernement dépassé
Ce qui se passe démontre que le gouvernement est dépassé. Le Président Ndayishimiye n’arrive plus à contrôler ni à empêcher ces dérives. Les dirigeants du renseignement ne sont plus redevables. Ils sont surpassés par ceux qui sont sous leurs ordres. Les ordres régissant les enlèvements sont appliqués de manière arbitraire, sans qu’il y ait de temps pour examiner la situation des détenus encore vivants. Des personnes sont tuées ou emprisonnées sans raison valable. Ildephonse Habarurema et Domitien Niyonkuru ont perdu le sens de leur mission initiale, et le gouvernement est profondément discrédité par ces actions.
Président Ndayishimiye, où êtes-vous ? Où est cet "État-Parent" que vous nous aviez promis ? Moins de quatre ans se sont écoulés, et vous avez déjà oublié les promesses faites aux Burundais ? Voyez-vous les agissements de ceux qui travaillent pour vous ? Avez-vous encore le pouvoir de les punir et de les remplacer ?
Que l’Esprit Saint touche les dirigeants en cette Pentecôte afin qu’ils mettent fin à ces souffrances pour les familles.
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