BURUNDI : « LES DROITS DES PRISONNIERS, TOUJOURS BAFOUES » ACAT-BURUNDI
Dans son rapport de monitoring des violations des droits des prisonniers depuis le mois de mars au mois de juin 2024, l’ACAT-Burundi a recensé plusieurs situations qui montrent que les droits des prisonniers ont été violés sous plusieurs angles. L’ACAT BURUNDI, évoque notamment la brutalité policière, les conditions de détention inhumaines, difficile accès aux soins de santé, la surpopulation, la corruption etc. Les prisons visitées sont celles de Bubanza, Bujumbura, Bururi, Muyinga, Ruyigi, Rutana, Gitega, Muramvya et Rumonge.
Le constat est amer ! Des cas de torture et de traitements inhumains sont encore une réalité dans des maisons de détention au Burundi. Les prisons de Gitega et de Mpimba, attirent en premier l’attention du lecteur dudit rapport. Dans ces maisons de détention, des cas de traitements inhumains et dégradants, sont fréquents précise le rapport trimestriel de l’ACAT-BURUNDI.
Ce qui est préoccupant, c’est que les acteurs de ces violations se trouvent dans les mêmes prisons. Cela signifie que ce sont les prisonniers eux-mêmes qui torturent leurs codétenus. Le cas le plus emblématique cité dans le rapport est celui de de Japhet Habibu de la prison centrale de Gitega qui s’implique dans la violation d’autres prisonniers.
A Mpimba, toujours selon ACAT-BURUNDI, trois endroits sont devenus célèbres, réputés être des lieux des actes de torture infligés aux détenus. Il s’agit de « la maison rouge », « Ting-Ting » et « kumuzingi ». Pour ce qui est de cette prison, le rapport évoque le cas de Nkunzimana Egide et celui de Minani Saturné exfiltrés de la prison de Mpimba et retournés aux services de renseignements en mars 2024 en violation du code de procédure pénale. Depuis lors, les leurs ne savent pas où ils sont.
Le manque de nourriture et de l’hygiène
Dans son rapport, l’ACAT-BURUNDI se dit préoccupé par le manque de nourriture et de l’hygiène qui s’observe dans certaines prisons. Pour ce qui est de la nourriture, au Burundi, « nourrir les prisonniers est établi par la loi portant régime pénitentiaire en vigueur. Les détenus doivent avoir une alimentation adéquate pour maintenir leur santé et leur bien-être », précise ACAT-BURUNDI. Il déplore le manque de farine pendant 7 jours à la prison à la prison de Gitega, de 14 jours à la prison de Ngozi, et de 30 jours à la prison de Bururi. La mauvaise gestion des ressources alimentaires par des responsables est la principale cause.
Les conditions précaires d’hygiène sont aussi signalées dans le rapport. L’état des lieux montre que l’insalubrité dans les prisons reste une réalité dans plusieurs maisons de détention. L’insuffisance des sanitaires, leur état de propreté et la petite taille des infrastructures sanitaires aggravent le quotidien des prisonniers. La gestion et la maintenance de ces infrastructures incombe aux responsables des prisons.
Les règles « Mandela » ne sont pas respectées
L’accès aux soins de santé des prisonniers est un autre problème qui hante les défenseurs des droits des prisonniers. Selon ACAT-BURUNDI, « Les règles « Mandela », adoptées par l’Onu en 2015, soulignent ce principe insistant sur le fait que les conditions les conditions de détention doivent garantir la santé et le bien-être des prisonniers ».Le constat de l’ACAT-BURUNDI est que l’accès a été problématique durant la période de ces trois mois.
Surpopulation carcérale et corruption, autres préoccupations
Les conditions de vie des prisonniers ne peuvent pas être améliorées quand les prisons sont surpeuplées. L’ACAT-BURUNDI, trouve que la politique de désengorger les prisons a échoué. « Malgré la libération de 600 prisonniers en mars 2024 dans le cadre de désengorgement des prisons les effectifs restent élevés ». Selon cette organisation, en mars 2024, le nombre total des prisonniers était de 13 518. Même si on a libéré les 600 prisonniers, rien n’a empêché qu’à la fin du mois de juin de la même année, les prisonniers soient au nombre de 13 718. Donc 200 prisonniers s’y sont ajoutés.
L’ACAT-BURUNDI n’a pas oublié, dans son rapport, un autre problème qui paraîtrait étrange dans les prisons. Il s’agit de la corruption ! Elle contribue elle aussi à la violation des droits fondamentaux des prisonniers. Elle est pratiquée par les responsables des infirmeries des prisons dans l’indifférence des responsables judiciaires. Dans ces conditions, l’accès aux médicaments devient compliqué.
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