Burundi : Un Rapport Alarmant Révèle une Escalade des Violations des Droits de l’Homme à l’Approche des Élections de 2025

Dix organisations de la société civile burundaise, coordonnées par SOS-Torture Burundi et soutenues par la Fédération Internationale de l’ACAT (FIACAT), l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) et le Conseil International pour la Réhabilitation des Victimes de la Torture (IRCT), ont publié un rapport alternatif de suivi sur la mise en œuvre par le Burundi des recommandations prioritaires du Comité des Nations Unies contre la torture (CAT), émises en novembre 2023.

Ce rapport, couvrant la période de novembre 2023 à mars 2025, dresse un bilan alarmant de la situation des droits de l’homme au Burundi. Il révèle des chiffres préoccupants :65 cas de disparitions forcées, dont plusieurs concernent des militants politiques enlevés en toute impunité,137 cas de détention arbitraire, ciblant principalement les opposants politiques,28 cas de torture, perpétrés majoritairement par des agents du Service National de Renseignement (SNR), des policiers et des membres de la ligue de jeunes Imbonerakure,11 exécutions extrajudiciaires, dont certaines impliquent des agents de l’État clairement identifiés.

Le rapport dénonce l’impunité généralisée et systémique qui prévaut, avec un manque total de poursuites contre les auteurs de ces crimes. À l’approche des élections législatives de juin 2025, les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes et les opposants politiques continuent d’être intimidés, arrêtés ou condamnés sur des bases infondées.
La situation est aggravée par la détérioration du contexte sécuritaire régional, notamment l’implication militaire du Burundi dans le conflit en cours à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Cette implication s’accompagne de déploiements opaques, d’attaques contre des civils et d’une criminalisation croissante de toute voix dissidente.

Malgré les engagements pris par le Burundi lors du dialogue avec le CAT en novembre 2023, aucune mesure concrète n’a été adoptée pour mettre fin à la torture, garantir la justice aux victimes ou assurer la protection des défenseurs des droits de l’homme. Le gouvernement burundais n’a pas encore soumis le rapport de suivi attendu en février 2024, en violation de ses obligations internationales.

Les organisations signataires de cette déclaration appellent au Gouvernement du Burundi , La mise en œuvre immédiate de toutes les recommandations du CAT,L’ouverture d’enquêtes indépendantes, impartiales et efficaces sur tous les cas de torture, de disparitions forcées, d’exécutions extrajudiciaires et de détentions arbitraires, et la poursuite des auteurs présumés, y compris au sein des forces de défense et de sécurité ou des structures affiliées au parti au pouvoir.

L’adoption d’une loi de protection des victimes et des témoins, et la réparation et réhabilitation complètes de toutes les victimes de torture et de traitements cruels, inhumains ou dégradants. La mise en place d’un registre officiel et d’un mécanisme national indépendant pour la recherche et la documentation des personnes disparues.La cessation de toutes formes de représailles contre les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes et les opposants, et l’annulation des mandats d’arrêt à motivation politique.

La coopération pleine et entière avec les mécanismes des Nations Unies, notamment le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Burundi et le Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires.

À la Communauté Internationale ,l’intensification de la vigilance et de la pression diplomatique sur les autorités burundaises dans le contexte des élections de 2025.L’exigence d’enquêtes indépendantes et impartiales sur les violations graves des droits de l’homme.Le soutien aux mécanismes de surveillance des droits de l’homme et aux efforts de documentation et de plaidoyer de la société civile indépendante.