Crise politique au Burundi : Pacifique Nininahazwe défie le président Ndayishimiye en débat public

La tension politique monte d’un cran au Burundi après que Pacifique Nininahazwe, figure bien connue de la société civile en exil, ait lancé un défi de débat direct au Président Évariste Ndayishimiye, surnommé « Général Neva ». Ce défi, diffusé sur les réseaux sociaux, fait suite à des échanges virulents entre les deux hommes et soulève des questions sur la gouvernance et l’intégrité au sommet de l’État burundais.
Le défi a été formulé par M. Nininahazwe après que le Président Ndayishimiye se soit exprimé publiquement, notamment lors d’une sortie à Kayanza, tenue après un discours à Rutana, où il aurait fait des déclarations que M. Nininahazwe conteste. « Oui j’ai lancé ce défi à General Neva : s’il n’a pas menti à Rutana, je l’invite dans un débat direct avec moi, sur des radios écoutées au Burundi, » a déclaré Pacifique Nininahazwe sur X (anciennement Twitter). Il a ajouté que, si le Président ne pouvait y participer, il se contenterait de débattre avec « l’un de ses représentants ».
Le Président Ndayishimiye, lors de son récent déplacement à Rutana, avait d’ailleurs violemment pris à partie M. Nininahazwe, le qualifiant, avec d’autres détracteurs, d’« intrus » et de « profiteur de crise », des propos rapportés par plusieurs médias. Le défi lancé par l’activiste apparaît comme une réponse directe et un appel à la confrontation des faits.
Accusations et Enjeux Économiques
Le contexte de ce défi est alourdi par de graves accusations portées par M. Nininahazwe. Lors d’une émission sur X, il a affirmé que l’épouse du Président Ndayishimiye serait responsable de la chute économique de l’institution Onamob. Cette déclaration, au cœur de l’émission, ajoute une dimension d’intégrité financière et de mauvaise gestion présumée aux enjeux du débat proposé.
Les observateurs de la scène politique burundaise soulignent que ce défi est une occasion pour le Président Ndayishimiye, s’il l’accepte, de « prouver aux Burundais qu’il est un Président intègre et respectueux de son peuple », comme l’a indiqué le message relayé par l’entourage de l’activiste.
Les autorités burundaises, notamment la présidence (NtareHouse) et le porte-parole du gouvernement (Gatoni_RG), n’ont pour l’instant pas réagi officiellement à cette proposition. L’appel à un débat sur des radios largement écoutées au Burundi met une pression significative sur le pouvoir, le forçant à choisir entre ignorer un critique majeur en exil ou accepter une confrontation publique sur des sujets sensibles.
Le Burundi, selon M. Nininahazwe, « observe » la réponse du Président, rendant cette proposition un moment clé dans le dialogue politique, souvent tendu, entre le gouvernement et l’opposition en exil.
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