Faustin Ndikumana dénonce les dérives de la campagne électorale en cours au Burundi

Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 21 mai à Bujumbura, Faustin Ndikumana, directeur de l’organisation Parole et Action pour le Réveil des Consciences et l’Évolution des Mentalités (Parcem), a tiré la sonnette d’alarme sur le déroulement de la campagne électorale en cours. Selon lui, celle-ci soulève de nombreuses inquiétudes, tant sur le fond que sur la forme.

« Les campagnes électorales actuelles semblent être celles d’un parti politique unique », a-t-il déclaré d’entrée de jeu. Une situation visible à travers les médias nationaux, où l’omniprésence du parti au pouvoir laisse peu de place à la concurrence démocratique. « C’est normalement aux parlementaires de mener campagne, de présenter leurs bilans et leurs projets. Mais aujourd’hui, c’est le président qui se retrouve au-devant de la scène comme s’il s’agissait d’une élection présidentielle », a-t-il déploré, s’interrogeant sur la distinction réelle entre ce scrutin et celui prévu pour 2027.

Au-delà du déséquilibre politique, Faustin Ndikumana pointe du doigt l’absence de propositions concrètes sur les problèmes qui affectent directement les candidats aux élections. « Ceux qui font campagne auraient dû nous dire comment ils allaient résoudre le problème du carburant, car c’est la question la plus urgente du moment », a-t-il insisté. L’inflation galopante avec une hausse de 40 % des prix des produits de première nécessité, l’endettement public estimé à 60 % du PIB, ainsi que les défis de réconciliation nationale, sont autant de sujets négligés selon lui.

L’usage des ressources de l’État

Autre point sensible soulevé : l’utilisation de biens publics à des fins électorales. Le directeur de Parcem s’interroge sur l’usage de véhicules gouvernementaux pendant la campagne et le carburant mobilisé pour cela, dans un contexte où les pénuries et les coûts accablent les citoyens. « Savez-vous combien d’argent nous perdons lorsque les marchés ferment à l’arrivée d’un parti ? Combien de recettes fiscales sont perdues ce jour-là  ? », a-t-il interrogé.

Rappelant des personnes qui déchiré des cartes d’électeurs et qui ont été punis, Faustin Ndikumana a conclu son intervention en appelant à une justice équitable