Kayanza:Pourquoi ceux que le gouvernement qualifie de "voleurs" sont-ils les seuls à bénéficier des richesses minières du Burundi ?

En décembre 2022, à Kabarore, le Président Ndayishimiye a accusé un commerçant, François Uwiragiye, surnommé Mayondori, d’être impliqué dans le trafic illégal de minerais, les exportant vers d’autres pays. À cette occasion, le Président Ndayishimiye, visiblement en colère, a montré comment la commune de Kabarore était parsemée de trous résultant de l’extraction minière sans pour autant voir en conséquence un développement local.

Ce qui est surprenant : après cela, nos informations confidentielles révèlent que le Président Ndayishimiye s’est associé à Mayondori dans l’extraction d’or dans la province de Muyinga. Nous avons des preuves suffisantes que Mayondori et Ndayishimiye partagent ce commerce de l’or. Comment se fait-il que celui qu’il qualifiait de voleur devienne son partenaire ? Quel est le montant des recettes générées par leur or pour le Trésor public ?

En octobre 2023, le commerçant Sylvestre Niyonsaba a été arrêté, ainsi que son acolyte Dieudonné Murengerantwari, gouverneur de la Banque de la République du Burundi (BRB). Ils étaient accusés de quatre crimes graves, notamment de porter atteinte à l’économie nationale, de corruption, de détournement de biens mal acquis et de malversation des fonds publics. Bien que les accusations étaient sérieuses, Sylvestre Niyonsaba n’a jamais été jugé. Il a payé une caution de trois milliards et a été libéré, les accusations contre lui étant oubliées.

Ce qui est surprenant, c’est que ce même Sylvestre Niyonsaba est désormais chargé du commerce des minerais extraordinaires récemment découverts dans la forêt de Murehe, commune de Busoni.

Nous ne devons pas oublier les tonnes d’or burundais exportées vers Dubaï sous la présidence de Nkurunziza, alors que les rapports financiers officiels n’indiquaient que quelques 3 kilos d’or exportés. Qui sont ceux qui ont exporté ces tonnes d’or sans que les recettes correspondantes ne soient enregistrées dans les comptes de l’État ?

En 2018, une femme nommée Aimée Ncuti a été enlevée par les services de renseignement burundais. Elle était impliquée dans le commerce de la cassitérite et se retrouvait en concurrence avec des généraux du CNDD-FDD dans l’exploitation de ce minerai dans la province de Cibitoke. Aimée Ncuti exportait la cassitérite vers Dubaï.

Comme nous l’avons dit hier, les ressources minières ne contribuent jamais au développement des pays sans une bonne gouvernance. Un exemple frappant est celui de notre voisin, la RDC. Les minerais, lorsqu’ils sont entre les mains des voleurs, ne profitent à personne.

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