Le Ministre est chargé d’une mission cruciale et existentielle pour le régime DD. En effet, M.Martin Niteretse a une mission impérative lui assignée par le César burundais. Il doit éliminer de l’arène électorale le Congrès National pour la Liberté (CNL), le parti du gladiateur Agathon Rwasa.

La nyakurisation du CNL a été formalisée le 10.03.2024 lors d’un congrès sauvage de dissidents du CNL Authentique. Ainsi, le régime DD a-t-il officialisé la naissance d’un parti croupion, le CNL Nyakuri, dirigé par M.Nestor Girukwishaka. Lequel regroupe des militants considérés comme des traîtres par leurs anciens collègues.

Le Ministre Martin Niteretse s’est d’ailleurs empressé de valider la forfaiture dans une lettre du 18.03.2024, N°530/1481/CAB/2024, et dont l’objet est ainsi libellé : « Votre rapport du congrès extraordinaire du parti CNL et prise d’acte. » Ce courrier officiel est adressé à Mme Marie Immaculée Ntacobakimvuna qui a présidé le congrès illégal de Ngozi en sa seule qualité de…...on retient le souffle car cela ne s’invente pas,…...en sa qualité de « Doyen d’Age du Bureau politique de 2019 du parti CNL. »

Le Ministre Martin Niteretse ne sait-il pas que le féminin de Doyen existe ? Il aurait pu s’adresser à elle en tant que « Doyenne d’Age ». Mais qu’à cela ne tienne ! Le Ministre n’a-t-il trouvé aucune autre qualification que l’âge de Mme Marie Immaculée Ntacobakimvuna ? N’a-t-elle aucun autre atout que son âge pour faire valoir sa légitimité ? Elle n’est dotée d’aucune compétence politique pour mériter la confiance du Ministre et conduire la misérable opération de nyakurisation du CNL ? La tentative de déstabilisation du parti de l’opposition, le plus important au sein de l’Assemblée Nationale, donne la mesure de la décadence du régime DD.

Du reste, le titre de « Honorable » accolé au nom de Mme Marie Immaculée Ntacobakimvuna ne sied guère à la perfide trahison de son parti d’origine. Ce titre honorifique est inapproprié pour qualifier la responsable de ce hold up, de ce banditisme politique. Il sera sûrement transformé en « Honyorable » par l’humour burundais ! Un jeu de mots intraduisible. Ni méchant, ni discourtois ! Cependant, d’ores et déjà, les militants du CNL Authentique d’Agathon Rwasa minimisent le coup d’épée dans l’eau de Ngozi et stigmatisent le CNL Nyakuri comme le parti des oiseaux de malheur. Ibifyoti en kirundi.

Agathon Rwasa n’a rien à craindre de ce parti factice. Car, en réalité, celui-ci constitue déjà une branche du CNDD-FDD. Le parti de l’aigle noir ne gagne aucune plus-value avec ce CNL Nyakuri. Bien au contraire, il abîme davantage son image, si c’était possible, avec cette nouvelle preuve d’intolérance politique et de mépris des droits et des libertés des citoyens burundais.

De toutes façons, dans une compétition électorale loyale, Agathon Rwasa serait élu haut la main comme en 2020. Car son parti est très implanté dans le pays et demeure populaire. Même si le CNL Authentique souffre d’un déficit de confiance auprès d’une certaine opinion burundaise et auprès de la communauté des Tutsi congolais du Sud Kivu, les Banya Mulenge.

Agathon Rwasa devrait fournir des clarifications crédibles sur la responsabilité présumée de son ancienne formation, le FNL mué en CNL, dans le massacre de 150 réfugiés congolais Banya Mulenge à Gatumba le 15.08.2004.

Malgré ce dossier judiciaire, Agathon Rwasa terrasserait aisément le candidat du CNDD-FDD. Même s’il se présentait comme candidat indépendant lors des élections présidentielles de 2027.
Car le régime DD est essoufflé. Il est décrié par l’opinion publique. Les citoyens burundais sont épuisés par sa gestion catastrophique du pays dans tous les domaines. Le CNL pourrait donc gagner les futures élections sans aucun doute. Si toutefois elles n’étaient pas « draft » et frauduleuses comme les précédentes.

Ce mot, élection, est-il d’ailleurs approprié pour désigner les simulacres de consultations des électeurs « à la russe » afin d’assurer la reconduction automatique du régime DD au Burundi ? Le Président de l’Assemblée Nationale, M. Gélase Ndabirabe était à Moscou lors du scrutin présidentiel du 17.03.2024 en Russie. Il a dû approfondir les connaissances du régime DD en matière d’organisation d’élections « fake ».

Au Burundi, le régime DD organisera, peut-être, une distribution généreuse de caviar et de vodka aux chefs des bureaux où les urnes avalent les bulletins de vote avec gourmandise et sous l’œil vigilant des Imbonerakure. La comptabilisation de ces bulletins pour désigner le vainqueur DD est effectuée longtemps avant le simulacre d’élections afin d’éviter toute surprise qui pourrait provoquer un arrêt cardiaque chez les candidats DD et un séisme politique burundais ! Par conséquent et pour sûr, les prochaines élections « fake » DD, comme celles de 2010, 2015 et 2020, constitueront aussi une autre « catastrophe électorale burundaise  ». Pour reprendre l’expression pertinente de l’Église catholique congolaise.

Athanase Karayenga
Biganiro NewsLetter