Le désintérêt électoral grandit, Parcem sonne l’alarme

Alors que les campagnes électorales s’apprêtent à débuter au Burundi, l’ONG Parcem tire la sonnette d’alarme face à l’indifférence croissante des électeurs. Pour son président, Faustin Ndikumana, ce désengagement traduit un profond ras-le-bol des citoyens, lassés par l’absence de progrès et l’enlisement économique du pays.

À la veille du lancement officiel des campagnes électorales, le 9 mai 2025, l’ONG Parcem a lancé un appel vibrant en faveur de l’engagement civique. Pour son président, Faustin Ndikumana, le faible intérêt manifesté par les électeurs illustre un profond désenchantement à l’égard du processus électoral.Selon lui, l’immobilisme des grandes infrastructures nationales, comme l’aéroport Melchior Ndadaye ou l’Université du Burundi inchangés depuis plus de vingt ans alimente ce désintérêt généralisé. «  Les citoyens n’y croient plus, faute de résultats concrets   », a-t-il déploré.

Ndikumana a exhorté l’ensemble de la classe politique, en particulier les responsables du parti au pouvoir, à prendre la mesure de l’urgence. «  Les élections devraient permettre d’élire des dirigeants capables de transformer le pays   », a-t-il martelé. Malgré la régularité des scrutins, les avancées tant espérées peinent à voir le jour, nourrissant la frustration d’une population dont 67 % vit toujours sous le seuil de pauvreté.

Un appel à la vigilance des électeurs

Selon l’activiste, l’économie burundaise est confrontée à des défis majeurs : inflation persistante, secteur minier en déclin et objectifs de développement pour 2020-2025 désormais hors d’atteinte. Les ambitions affichées pour 2040-2060 semblent, elles aussi, de plus en plus éloignées. En conséquence, les prix des produits de base continuent de grimper, fragilisant davantage les ménages.

Faustin Ndikumana a également exhorté les citoyens à voter de façon éclairée, en privilégiant des candidats porteurs de solutions concrètes. «  Les élus doivent se rappeler qu’ils tiennent leur légitimité et leurs moyens de subsistance des Burundais   », a-t-il souligné, plaidant pour un rétablissement du lien de confiance entre électeurs et élus.