Un nouveau délit au Burundi : "Les files d’attente pour le carburant ternissent l’image du pays !"
Il n’est pas difficile au Burundi d’être qualifié "d’ennemi de l’État" ! Depuis la semaine dernière, des mesures extraordinaires ont été adoptées. Désormais, il est interdit de faire la queue pour le carburant devant les stations-service. Cela concerne les véhicules qui avaient l’habitude de passer la nuit à ces endroits en attendant d’être ravitaillés. Tout véhicule stationné devant une station en attente de carburant se verra infliger une amende, là ce sera encore moins grave si sa plaque d’immatriculation n’a pas été retirée.
Les nouvelles réglementations émises par la police stipulent qu’il est interdit de se rendre dans une station-service sans confirmation de la disponibilité de carburant. Elles précisent également qu’il est interdit de sortir un véhicule de chez soi sans avoir suffisamment de carburant pour le trajet de retour, afin d’éviter qu’il ne tombe en panne sur la route et ne reste immobilisé.
Les files d’attente ternissent l’image du pays !
La justification de ces mesures extraordinaires est que les files d’attente de véhicules pour le carburant ternissent l’image du Burundi !
Ainsi, désormais, toute personne faisant la queue pour du carburant ternit l’image du Burundi et devient un ennemi de l’État. Elle doit être neutralisée. Plutôt que de reconnaître son incapacité à fournir les biens nécessaires au Burundi, le gouvernement inverse les responsabilités : celui qui cherche du carburant devient le coupable !
Une approche surprenante des dirigeants burundais pour résoudre les problèmes
Les dirigeants burundais ont depuis longtemps accusé les organisations de défense des droits de l’homme de ternir l’image du Burundi en dénonçant les assassinats, les enlèvements, les violences et les détentions arbitraires. Pour les autorités, le problème n’est pas l’enlèvement de personnes et leur disparition, mais le fait de révéler ces enlèvements. Le problème n’est pas la détention arbitraire, mais le fait de révéler qu’il y a des personnes détenues arbitrairement !
Maintenant, ils s’en prennent au carburant. Le problème n’est pas le manque de carburant au Burundi, mais le fait de le chercher, de le montrer et de dire qu’il manque. Demain, peut-être, le délit sera de faire la queue pour le sucre, le riz, le charbon et d’autres produits. Le problème est de dire que le régime est incapable de répondre aux besoins des Burundais. Le problème n’est pas de souffrir de la faim, mais de dire que vous avez faim. Le problème n’est pas que les dirigeants soient des voleurs qui s’accaparent les ressources destinées à sauver les Burundais, mais de le dire
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