Le 13 octobre de chaque année, le peuple burundais commémore l’assassinat du prince Louis Rwagasore, le héros de l’indépendance nationale. Ce dimanche 13 octobre 2024, c’était le 63ème anniversaire de son assassinat. Ce fut l’occasion des hommes politiques de s’exprimer sur l’héritage de Rwagasore, une personnalité hors du commun dans l’histoire du Burundi.

Le docteur Alphonse Rugambarara, un homme politique burundais s’exprimait ce lundi au magazine Remesha. Il a dit que le prince Louis Rwagasore devrait servir d’exemple aux hommes politiques burundais pour que le pays retrouve son image d’unité nationale perdue les années qui se sont succédé après son assassinat. Selon Alphonse Rugambarara, les problèmes de divisions étaient parmi les préoccupations du prince Louis Rwagasore. Il estimait que cela constituerait un problème dans l’avenir. Il a refusé l’importation de l’idéologie à caractère ethnique, une idéologie réussie au Rwanda et au Congo, enseignée par un Belge Albert Moss. Ce dernier a échoué au Burundi et s’est suicidé deux jours après la victoire de l’UPRONA de Rwagasore en date du 18 septembre 1961.

Convaincu que le problème entre les hutus et les tutsis n’est qu’un prétexte, Alphonse Rugambarara dit que pour qu’il y ait la paix au Burundi, il faut s’asseoir et réfléchir pourquoi le conflit. Selon lui, une maladie mal traitée ou traitée artificiellement et dont la cause n’est pas détectée ne guérit pas. « Pour qu’il ait la paix, il faut s’asseoir et réfléchir pourquoi le conflit. Parce qu’il y a toujours une cause. C’est cette cause qu’il faut analyser afin qu’il y ait la réponse au conflit. C’est très important ! Un malade peut souffrir des maux de tête. Il vient et on lui donne des médicaments pour calmer seulement les douleurs. Il peut croire qu’il est guéri, alors qu’après quelques jours il peut faire une rechute » compare-t-il le problème burundais à une mal traitée.

Pour une cause patriotique mais non matérielle

A l’instar du prince Louis Rwagasore, Alphonse Rugambarara conseille quiconque veut faire la politique d’avoir une motivation. Une motivation pas n’importe laquelle, celle qui met en avant l’intérêt national. Il est contre une motivation, motivation légère comme il le dit, qui met en avant les malheurs personnels subis ou alors des intérêts individuels ou des groupes cibles, comme il en est le cas au Burundi. Cet homme politique, trouve le salut nation dans la reconnaissance par les Burundais de la seule identité de « Murundi », ce que prônait l’idéologie du Prince Louis Rwagasore.