Burundi : Le conseil national de sécurité tire la sonnette d’alarme face à l’émergence de nouvelles menaces

Lors d’une réunion tenue le 4 juillet 2025 à Bujumbura, le Conseil National de Sécurité du Burundi a exprimé sa vive préoccupation face à l’apparition de nouvelles menaces à la sécurité humaine dans le pays. Le Secrétaire Permanent du Conseil, Alfred Innocent Museremu, a exhorté les citoyens à la vigilance et à signaler toute situation pouvant compromettre la paix, l’économie, la santé, l’environnement ou être liée au changement climatique.
Cette rencontre a réuni le comité mixte de sécurité humaine, composé de responsables des secteurs de l’éducation, de la santé et de la justice, afin de discuter des défis sécuritaires inédits observés dans la municipalité de Bujumbura. Parmi les sujets abordés figurent l’inquiétante progression de la consommation de drogues chez les jeunes, la prostitution qui s’étend aux abords des routes la nuit, les dangers liés aux excès de vitesse, ainsi que la recrudescence des escroqueries et des vols perpétrés via les téléphones mobiles.
Le Conseil National de Sécurité, agissant sous l’autorité du Chef de l’État burundais, adopte une approche globale de la sécurité, allant au-delà de la simple protection physique pour englober les dimensions économique, sociale, sanitaire, environnementale et psychologique du bien-être des citoyens. M. Museremu a insisté sur le rôle crucial de chaque Burundais dans le maintien de la sécurité, rappelant que cette responsabilité ne saurait incomber uniquement aux forces de l’ordre.
En réponse à la visibilité croissante de la prostitution dans certains quartiers de la capitale, un appel a été lancé à la police pour intensifier ses actions. L’inquiétude est particulièrement palpable concernant la banalisation de la consommation de substances illicites chez les jeunes, y compris les élèves. Les comités mixtes de sécurité humaine ont été chargés de sensibiliser les parents afin de renforcer l’encadrement familial. Toute personne impliquée dans le trafic de stupéfiants devra être dénoncée et sanctionnée avec la plus grande fermeté.
Pour lutter contre les excès de vitesse, le commandant de la Police de la Sécurité Routière (PSR) a mis à disposition deux numéros de téléphone (+257 690 339 71 / +257 610 559 21) permettant aux citoyens de signaler tout véhicule en infraction. Cette initiative vise à prévenir les accidents et à améliorer la sécurité routière. Enfin, face à la multiplication des escroqueries et des vols par téléphone portable, M. Museremu a demandé aux comités mixtes d’intensifier les campagnes d’information pour prévenir efficacement la population contre ces pratiques malveillantes.
Il est important de contextualiser ces préoccupations dans un contexte plus large. Selon le rapport 2025 de Human Rights Watch, l’espace pour la société civile, les médias indépendants et l’opposition politique au Burundi reste restreint. L’impunité pour les violations des droits humains passées, notamment celles commises lors de la crise de 2015, demeure un problème majeur, exacerbé par une situation sécuritaire fragile.
Des efforts sont cependant en cours pour répondre à certaines de ces menaces. Une étude approfondie sur la consommation de substances chez les adolescents burundais a été publiée en avril 2025. De plus, l’organisation CARE France mène jusqu’en 2025 un programme visant à lutter contre la précarité menstruelle, un facteur lié à la prostitution, en ciblant plus d’un million de personnes à travers des actions de sensibilisation et l’amélioration de l’accès à des produits de santé. Par ailleurs, les voyageurs sont invités à redoubler de prudence sur les routes burundaises en raison du risque élevé d’accidents et de la criminalité.
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